Femme de ménage depuis vingt ans, Maria perd son travail en raison du décès de son employeuse. A l’École des Beaux-Arts, où elle retrouve un emploi, un autre monde s’ouvre à elle.
A quoi rêve Maria ? Aux poèmes qu’elle écrit dans le RER la menant loin de sa banlieue. A sa fille qui ne lui parle plus. A son gentil mari portugais figé dans le canapé à écouter du fado. A cette robe de Cendrillon ensanglantée qui s’expose en classe. A ces sculptures et mobiles qui moisissent comme toutes ces années perdues. Et à l’atypique Hubert, le gardien de l’établissement qui pourrait se transformer en prince presque charmant.
Arpenter les longs couloirs de ce labyrinthe mêlant classique et chaos artistique a de quoi émoustiller le balai. Il est amusant de se confronter à la créativité des jeunes élèves, même si l’œuvre jetée par mégarde à la poubelle ou les vulves prises pour des conques sont des facéties sans surprise. Il y a davantage d’idées quand l’héroïne effacée devient œuvre ou lorsque ses particules et fluides lumineux se mélangent à ceux de son partenaire, le temps d’un baiser. Passons sur les clichés et faux-accent lusitaniens plus que maladroits et le côté « petite souris » de Karin Viard qui agace aussi. Face à elle, l’ogre de tendresse Grégory Gadebois est heureusement présent pour l’élever.
(6/10)
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