Je pourrais seulement dire : il y a Valérie Lemercier, et ça devrait suffire à vous convaincre.
Je pourrais même dire qu'il y a 2 Valérie Lemercier puisque l'actrice campe également dans ce film la soeur jumelle de Marie-Francine, Marie-Noëlle (une version plus glamour, à l'accent plus snob, qui m'a vraiment fait penser à Béatrice de Montmirail!). Cherry on the cake, la grande Valérie est également derrière la caméra puisqu'elle signe ce film.
La casting est topissime : Denis Podalydès (qui ne s'y est pas trompé en rejoignant l'équipe de ce film déjanté dont la folie douce rappelle ses œuvres et celles de son frère - Comme un avion ou Bancs Publics); l'exceptionnel couple de parents joué par Hélène Vincent (irrésistible et hilarante en mère de famille bourgeoise) et Philippe Laudenbach, qui nous réserve les moments les plus désopilants du film) et, plus étonnant, le très bon Patrick Timsit, dont la jovialité et la bonhomie en font un personnage très attachant.
Les réussites de ce film sans prétention sont nombreuses et je dois avouer que je ne comprends pas bien la moyenne qu'il affiche ici. Les dialogues et les situations en font une petite perle de ce que j'appellerais le cinéma de boulevard. Sous ses dehors légers de comédie française qui ne paie pas de mine, Marie-Francine dresse un tableau sociologique au vitriol des retraités des quartiers chics, tout en exploitant un thème plus que jamais d'actualité : le retour des enfants chez leurs parents après un accident de parcours.
Il faut voir ce couple de bourgeois pantouflards et envahissants qui fait chambre à part mais s'interpelle d'une chambre à l'autre, leurs petites habitudes et leurs petits travers qui s'expriment parfois en une phrase :
On mange,car à 55, j'ai Secrets d'histoire !
Moi ? Je n'ai jamais travaillé !
De mensonges en situations farcesques (Lemercier qui fume comme un pompier dans sa boutique de clopes électroniques), le film constitue déjà un excellent moment où il n'est pas rare que l'on éclate de rire (Ma fille, elle était comme toi, habillée comme un sac..) - une comédie que l'on rangerait volontiers du côté de Tanguy de Chatilliez.
Ce serait sans compter sur la bande-originale, poignante et si belle, pleine de morceaux rétro qui vous gonflent le coeur de joie, mais aussi sur le grain doré de l'image qui embellit drôlement les personnages et les scènes.. Enfin, le clou final, cette scène de liesse familiale qu'on croirait tout droit sortie d'un Woody Allen... Mais que ça fait du bien, mais comme j'ai été touchée !
Tant pis pour ceux qui ont boudé leur plaisir : pour ma part, j'ai passé un très joyeux et très tendre moment en compagnie de tous ces acteurs formidables.
Merci, merci, Valérie !