Après avoir porté à l’écran en 1969 « Anne des mille jours » qui retrace la vie d’Ann Boylen , mère de la future reine Elizabeth 1ère, il réalise « Mary, Queen of Scots» (Marie Stuart, Reine d’Écosse) à partir d’un scénario original de John Hale, déjà co scénariste sur « Anne ».
Manquant d’un engagement financier conséquent, la première partie qui se passe en France (filmée en partie devant le château de Chenonceau) évite de montrer la fastueuse cour de France. De même les batailles seront évoquées mais jamais montrées, et la seule scène triomphale (le retour de la reine Mary avec Lord Bothwell) manque singulièrement d’ampleur, surtout comparée au film que John Ford réalisa en 1936. Mais ce n’est pas essentiel puisque cette version qui décrit surtout l’opposition de deux reines, s’appuyant sur un casting prestigieux : Vanessa Redgrave pour Mary Stuart et Glenda Jackson pour Elizabeth 1ère, aurait du s’appeler « Mary vs Elizabeth ». Ainsi, loin de toute vérité historique, les deux reines se rencontrent deux fois avec une « citation » d’Elizabeth qui sonne bien : « Madam, if your head had matched your heart, I would be the one awaiting death » (Madame, si votre tête eut valu votre cœur, ce serait moi qui attendrait la mort). Malheureusement les dialogues sont généralement très loin de ce niveau, rendant le film bavard et ennuyeux par moment. De plus, comme dans « Anne », l’absence de lyrisme et de passion tiédit la tension. A cela s’ajoute la médiocrité des décors, si bien que par défaut, le film intéresse davantage pour le jeu des acteurs, qu’à l’histoire qu’il est censé illustrer. Glenda Jackson est excellente dans le rôle de la reine d’Angleterre, comme Patrick McGowan en James Stuart, le demi frère félon et Trevor Howard dans celui de William Cecil (dont le rôle est étendu jusqu’à la création des preuves du complot, œuvre de Walsingham en réalité). Malheureusement Vanessa Redgrave (teinte en blonde ???) si elle a la taille (1,81 m), est trop âgée de douze ans et surtout joue faux la plupart du temps, comme Timothy Dalton, trop grand pour le rôle (1,87), qui passe du meilleur au plus grotesque, oubliant parfois qu’il n’est pas au théâtre. Pourtant l’idée de résumer l’histoire à un match féminin entre les deux reines pouvait donner un film intéressant. Mais sans punch ni moyens, l’entreprise était vouée à l’échec. Il aurait nécessité un autre producteur et surtout un autre metteur en scène. Ne pouvant rivaliser avec le film de Ford (il faut pas en demander autant), cette version de 1971 n’égale pas celle de 2013 (pourtant ultra fauchée, limite série B) de Thomas Imbach, mais qui présentait un intérêt relatif, ni la version moderniste et militante (donc falsifiée) de 2018. A éviter.

Ronny1
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le 4 févr. 2022

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Boleyn_Witch
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Critique de Marie Stuart, reine d'Écosse par Boleyn_Witch

Bonne réalisation de ce film. De temps en temps lent. Mais avec une Glenda Jackson magnifique en Elizabeth I, qui a compris l'essence-même du personnage!

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