Football-girl

Marinette raconte l'histoire vraie de Marinette Pichon que l'on voit gravir les échelons du football féminin depuis son enfance jusqu'à atteindre l'excellence. En plus de montrer son ascension sportive, on suit sa vie personnelle.

Sur le papier, c'est intéressant. Le film parle d'une facette peu connue du football, il y a Garance Marillier et Emilie Dequenne. Moi je suis preneur ! Je sors de ma grotte et je paye mon ticket. Mais, c'était décevant...

Premièrement, c'est un biopic convenu. On suit la montée d'un personnage dans la galère, mais qui, à force d'abnégation, de persévérance et malgré les turbulences quotidiennes, finit par réussir, non sans une certaine remise en cause de son combat en cours de route. Il y a des problèmes familiaux et des histoires d'amour. Le film se termine par un résumé écrit de la vie du personnage et on a une photo de la vraie Marinette. Voilà, on a vu ça 36000 fois. En fait, je ne devrais pas parler d'abnégation parce que tout est trop facile pour Marinette. À chaque fois qu'on la voit sur le terrain, c'est pour marquer des buts et émerveiller tout le monde. Le film s'ouvre sur Marinette qui joue pour la première fois sur un terrain et, dès 6 ans, c'est un prodige. Hop, c'est comme ça, Marinette est par nature une déesse ! Sauf que c'est mou, ce n'est pas intéressant. En fin de compte, tout le film est mou. Marinette n'a aucun problème avec le foot. Il n'y a pas d'effort physique insurmontable, on voit peu d'entraînements. Ses seuls problèmes sont faibles. En gros, elle ne se fait pas respecter par ses coéquipières d'équipe de France. Elle se prend quelques remarques sexistes, mais le film n'insiste pas trop dessus (parce que Marinette sait gérer ces problèmes comme un bonhomme). Quand elle perd des matchs, c'est à cause des autres qui sont nuls ou de la fédération (on y reviendra.) On finit par se dire que le football n'est clairement pas le centre d'intérêt du film vu comment les matchs sont filmés et montés. On a juste quelques plans en caméra épaule de Marinette qui finit une action en marquant un but sous les applaudissements. J'ai presque envie de dire que ce ne sont que des plans de coupes. Il n'y a pas de stratégie, pas de jeux, pas d'équipe, seulement Marinette qui marque. Même filmé en caméra épaule, la mise en scène n'arrive pas à masquer le fait que Garance Marillier n'a pas les compétences d'une joueuse professionnelle. De plus, la mise en scène des matchs est toujours la même, que Marinette soit dans une cours de récré ou aux Etats-Unis. Ça sent clairement l'amateurisme. On ne peut pas nous faire un film sur l'une des meilleures joueuses de l'histoire sans la voir jouer, mais tenter de nous convaincre de son talent par des applaudissements et des trophées. ON DOIT VOIR EN QUOI ELLE EST INCROYABLE. IMPRESSIONNE-MOI FILM !

À part ça, il y a la vie personnelle de Marinette, le seul truc original du film. Ça la fou vraiment mal que la seule originalité du film vienne du seul truc que la réalisatrice n'ai pas pu inventer. C'est de la vie privée que viennent les plus gros conflits dramatiques de Marinette. Sauf qu'encore une fois, c'est complètement superficiel et survolé. On voit juste des épisodes marquant de la vie de Marinette ainsi que des moments plus insouciants où elle s'amuse et a des relations amoureuses. Ok pourquoi pas, mais arrive alors le plus gros problème du film. La mise en scène est effroyable. Tout sonne faux. Les scènes où Marinette s'amusent sonnent faux, comme si la réalisatrice avait dirigée ses actrices en disant juste : "amusez vous !". Et commes les actrices ne savent pas trop quoi faire, leurs jeux deviennent forcé et gênant. Tout est présenté de manière formelle. Le film est un assemblage de scènes qui expriment ce qu'elles doivent exprimer. J'ai l'impression que les scènes n'ont pas d'avant ni d'après. À chaque scène, on nous donne une information et on passe à la suivante. Première scène du film : Marinette regarde un match de foot, on lui donne une chasuble, elle joue et elle est forte. Et c'est la même chose pour les personnages. On veut montrer que Marinette est géniale, on la fait marquer encore et encore, et tout le monde applaudit. Tout le monde la soulève en criant son nom et elle repart avec plein de trophées. On veut montrer qu'une coéquipière est jalouse, et bien elle pousse Marinette et l'insulte. Et c'est la seule chose qui la définit. Le pire reste le père de famille. C'est un salaud qui ne fait qu'hurler à sa femme "je vais t'égorger salope". Il n'a rien d'autre. Il est dans son canapé, ivre et insulte tout le monde. C'est un salaud, point.

Concernant Marinette, on en sort en sachant peu de choses sur elles. Elle a une enfance de merde, elle veut jouer au foot et elle s'est tapée quelques meufs. Voilà voilà. Marinette est un autre gros signe de mollesse du film parce qu'elle ne veut pas grand chose. Elle veut juste jouer au foot et se laisse porter là où l'histoire doit l'amener. J'ai vraiment l'impression que la réalisatrice a fait une bête mise en image d'épisodes de la vie de Marinette avec pour fils directeur : C'est une nana qui veut jouer et foot et elle fait ça, puis ça, puis ça... Quand on arrive à la fin, on trouve ça vraiment étrange que Marinette fasse un discours sur les conditions matérielles de l'équipe féminine de football parce qu'on n'a pas l'impression qu'elle en ait quelque chose à faire de cette équipe.

Au final, on ne sait pas vraiment de quoi parle le film. Est-ce que ça parle de football ? Des problèmes de l'équipe féminine française ? De la vie privée de Marinette ? En fait, c'est un peu de tout ça, mais traité de manière superficielle. Comme l'histoire peine à nous mener dans une direction claire et que la mise en scène n'arrive pas à insuffler la moindre vie, et bien le film devient terriblement chiant et oubliable. Le film se clôt sur une photo de la vraie Marinette et on se rend compte qu'il n'a rien eu de la force que dégage cette image.