Pour Judy Davis et Juliette Lewis

Film finalement assez classique de la part de Woody Allen, qui rappelle Hannah et ses sœurs dans les vicissitudes des unes ou des autres.

Pas plus d'originalité dans la lecture via les 2 prismes habituels pour analyser l'oeuvre du réalisateur :

- Woody et les femmes,

- Woody et la psychanalyse.

Woody et les femmes

Dans ce film, Woody Allen nous préserve des archétypes des femmes qu'il aime mettre en avant.

Las, il règne une ambiance de style "Hype new yorkaise" :

- émancipée ("je veux faire quelques expériences"),

- intellectuelle (" ce n'est pas mon rythme métabolique"),

- sexuelle ("je ne serai pas resté avec vous si je ne voulais pas explorer la chose").

Parmi les actrices, Mia Farrow semble - comme d'habitude - bien terne. C'est sa dernière apparition puisqu'elle a appris que Woody Allen la trompait avec sa fille adoptive durant le tournage !!

Les scènes du restaurant et du retour à la maison sonnent de ce fait incroyablement vraies (au bout d'1 heure 21 minutes).

Le réalisateur ne met jamais en scène ses séparations dans ses propres films innocemment ("mon cœur n'a rien de vraiment logique").

Aussi, à l'image de l'auteur/acteur, les hommes sont une fois encore des victimes ridicules de leurs propres pulsions sexuelles.

Woody et la psychanalyse

Les entrevues des protagonistes, seuls et face caméra, semblent réalisées avec un journaliste compte-tenu des lieux (parfois en extérieur) et des questions.

Ces dernières font clairement office de psychanalyse compte-tenu du mode d'échange ("Parlez nous un peu de vous ?") et des thèmes (le couple, l'orgasme...).

Mais globalement les personnages du film doivent se libérer eux-mêmes de leurs turpitudes, sans psy (la psychothérapie est évoquée tardivement durant le film), ni support religieux.

Bref, un film très intellectuel qui risque de perdre ceux qui ont la fâcheuse habitude de s'endormir à force de dialogues.

Pourtant, Woody Allen a fait un effort rare dans sa réalisation. La caméra est nerveuse et saisit les scènes sur le vif.

Il alterne également les scènes d'intérieur ou d'extérieur, de jour ou de nuit, en tête à tête ou en groupe. Et la tension devient palpable quand jouent Judy Davis et la formidable Juliette Lewis.

Comme dirait l'autre, that is not my style... Mais elles sauvent heureusement à elles seules le film...