« S'il m'aimait comme je l'aime, il aurait compris ! »

Premier opus de la trilogie marseillaise, « Marius » est centré sur le personnage de ce jeune garçon déchiré entre la femme de sa vie, Fanny, et son désir d'aventure et de grand large. Structuré en deux parties, le film est un modèle du genre : il brosse d'abord une large galerie des personnages et de leur situation, avant de montrer comment ceux-ci agissent et font leurs choix.

Et quels personnages ! Une réalisation irréprochable mais sobre, centrée sur les intérieurs, les scènes longues, pour faire la part belle aux acteurs. On sent que les dialogues ne sont pas de la main d'un quelconque scribaillon, c'est du Pagnol, du vrai, et c'est toujours un plaisir lorsque d'excellentes répliques nous sont servies par d'excellents acteurs ! Raimu est époustouflant (c'est Raimu...), Pierre Fresnay et Orane Demazis ne sont pas en reste, et Fernand Charpin vaut le détour.

Un film qui sent bon le pastis et les sardines, porté par une gouaille et des accents inimitables. Certaines scènes ou répliques sont inoubliables (« Il n'y a pas trop de tiers, tout dépend de la taille des tiers, hé ! »), et on aurait beau chercher des défauts dans le film, on ne trouverait pas. Un peu vieillot certes, mais il y a bien d'autres films de 80 piges qui ont plus mal vieilli que celui-là !

Chef-d'oeuvre à voir, revoir, faire découvrir, etc.