Kad Merad a voulu faire son Bienvenue chez les Ch'tis dans le sud. Malheureusement pour lui, son film n'aura pas le même impact que celui de Dany Boon.
Volonté opportuniste ? Non. Merad a l'air sincère et j'ai de la sympathie pour lui. Faut dire qu'il me fait marrer depuis La Grosse Émission alors...Et pour Marseille, il a eu la riche idée de confier un des rôles principaux au régional de l'étape : Patrick Bosso. Ça me fait plaisir tant il me parait sous exploité au cinéma le marseillais.
Pour autant, Kad ne se contente pas de mettre en valeur la ville. Il n'est pas là non plus pour tordre le cou aux clichés entourant la cité phocéenne. Avec l'aide de Patrick Bosso et Judith El Zein, il a écrit une histoire de famille. Celle de deux fils au chevet de leur père pour l'aider à retrouver la mémoire avec de vieux secrets remontant à la surface. C'est assez surprenant et ça donne droit à de beaux moments d'émotion. Le thème du chômage et de la pauvreté est aussi abondamment représenté par le couple Bosso/Anne Charrier.
Donc je dirai que Kad n'a pas cherché à embellir la ville non plus. Il a simplement voulu raconter l'histoire d'une famille avec ses blessures, ses fêlures, qui est arrivé à se construire comme elle a pu. C'est tendre et dur à la fois. Amusant dans sa surreprésentation de l'OM et grave. On ne sait pas trop sur quel pied danser. C'est peut-être ça Marseille qui est une ville que je ne connais pas. Avec ses zones d'ombre et de lumière.