Martha Marcy May Marlene par cloneweb
A la fin des années 90, la toute jeune Elizabeth Olsen (alors créditée sous le nom de Lizzie) faisait des apparitions dans les téléfilms idiots de ses deux soeurs jumelles. Si elles ont disparu des écrans pour ne plus apparaitre que dans les tabloïds, la benjamine, elle, a fait doucement son chemin.
Elle a tourné le remake de la Casa Muda (The Silent House) qui sortira en main prochain puis a enchainé avec le fameux Martha Marcy May Marlene dont je vais vous parler et qui sera donc son tout premier long-métrage.
Si je commence par vous parler de cette jeune fille, de ses grands yeux clairs et de sa fraicheur naturelle, c'est bien parce qu'elle porte l'intégralité du film sur ses épaules et qu'elle le fait avec un talent tout juste incroyable pour une "débutante". En 2011, l'actualité des sorties cinéma nous on fait parler d'acteurs masculins (Ryan Gosling ou Michael Fassbender), il est fort probable que 2012 soit fémin.
Actrice bluffante donc, dont out le film repose autour de son personnage à quatre prénoms, si bien que les autres ne semblent que secondaires.
Martha est une jeune fille sans parents qu'on découvre s'enfuyant de ... quelque chose : une secte, une communauté, le début du film n'est pas très clair puisque l'intérêt principal, c'est qu'elle en parte. Elle va rapidement trouver refuge chez sa soeur, chaleur et réconfort. Celle-ci, mariée, habitant une belle maison au bord d'un lac va lui offrir le foyer dont elle a besoin sans poser de questions, juste pour qu'elle se repose et se remette de ses émotions. Au fur et à mesure qu'elle s'installe dans le confort de cette famille, des souvenirs de ce qui s'est passé vont lui revenir en mémoire, chronologiquement.
Ses images, le spectateur va les voir mêlées à la réalité. Grâce à la magie du montage et des transitions, on va découvrir petit à petit que Martha vit le présent comme elle vivait le passé et que les choses sont très confuses dans sa tête. Le réalisateur a veillé à filmer des plans identiques en flashback et dans la réalité, rendant le passage d'une période à l'autre complétement fluide (ça surprend juste la première fois), permettant au spectateur de plonger dans l'histoire mais aussi de se rendre compte que c'est bien dans la tête de Martha qu'il se trouve et que c'est de son point de vue que tout est raconté.
C'est d'abord avec douceur que Sean Durkin va nous plonger dans son histoire. Après avoir filmé très logiquement la fuite à la caméra portée, il veillera à offrir des plans fixes, un peu décalés, très rapprochés, de la belle lumière naturelle et une ambiance relax à base de maisons à la campagne, de lacs et de baignades.
Et petit à petit, le trouble va s'installer.
Le trouble de Martha d'abord, parce que ses pensées et ses souvenirs vont être de plus en plus envahissants et celui du spectateur qui va commencer à s'interroger sur la véracité des propos, au fur et à mesure que le personnage s'enfonce dans la parano et les troubles comportementaux. Et tout cela, alors qu'on découvre en même temps la secte dans laquelle Marcy May -telle qu'elle est appelée là-bas- a vécu et ce qu'elle a dû y endurer.
Troublé, le spectateur l'est tout autant que Marcy May surtout quand arrive la fin très abrupte du film. Et il sort de la salle en se posant tout un tas de questions, de vraies questions que suscitent un bon film. Et si ? Et si tout ça s'était passé différemment ? Et si Martha n'en avait pas rêvé ? Et si Marlene... ? Et si... Ce sera à vous de trouver des réponses lors de la sortie en salles.
Mais notez bien, et surlignez plusieurs fois la date du 29 février prochain dans votre agenda. Vous pourrez découvrir un film passionnant, un personnage attachant et une brillante actrice.