Récompensé par plusieurs prix, notamment au Festival de Sundance pour le meilleur réalisateur, Martha Marcy May Marlene est particulièrement encensé ces derniers temps. On nous parle de scènes choquantes, déstabilisantes et d'un constat assez affreux, mais c'est surtout beaucoup de bruit pour rien.

Martha est une jeune femme bouleversée, la cause est qu'elle vient de s'échapper de la secte dont elle faisait partie. Ayant vécue sans la moindre possession matérielle et hors du monde pendant deux ans, celle-ci se retrouve catapultée dans la vie citadine après que sa soeur soit venue la secourir.

Pourtant intéressant au départ, le film n'arrive qu'à intéresser que pendant les trois premiers quarts d'heure. La faute à un scénario sans réel intérêt et assez vide qui se repose complètement sur le personnage d'Elizabeth Olsen. C'est simple, on ne voit qu'elle et on la suit partout. La structure n'est pourtant pas idiote, mêlant séquences du passé et séquences au présent qui plus est habilement raccordées, c'est même plutôt surprenant pour un film comme celui-ci.

Mais ce que l'on reprochera véritablement au film c'est de ne pas vraiment avoir de fond ni de savoir où il veut nous emmener. A base de métaphores tirées par les cheveux et de scènes se voulant choquantes, le film rate le coche et on ne sait finalement pas vraiment ce qu'il veut dire. Plutôt frustrant car durant toute la durée le film changera sans cesse de point de vue, la faute à cette structure originale mais qui plombe aussi le message que le scénario veut transmettre.

Bref Martha Marcy May Marlene ne restera qu'un film anecdotique, sans véritable message ni intérêt qui cherche à jouer aux grands mais qui à encore beaucoup à apprendre. On retiendra tout de même une réalisation agréable et douce, même si le cadreur à souvent tendance à viser la poitrine de l'héroine ainsi qu'une scène de guitare acoustique très agréable à la chanson qui vous reste dans la tête le lendemain encore. N'oubliions pas non plus John Hawkes, véritablement angoissant et qui m'a quelque peu rappelé Charles Manson.
Florian_Bodin
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Année 2012 - Cinéma

Créée

le 6 mars 2012

Critique lue 431 fois

2 j'aime

4 commentaires

Florian Bodin

Écrit par

Critique lue 431 fois

2
4

D'autres avis sur Martha Marcy May Marlene

Martha Marcy May Marlene
SlashersHouse
5

Paranoid sect.

Sean Durkin, ici réalisateur et scénariste, a éclusé avec sa bobine à peu prêt tous les festivals indépendants Américains, y remportant de nombreuses fois moult prix. Certains critiques nous...

le 15 févr. 2012

33 j'aime

Martha Marcy May Marlene
EvyNadler
7

Deux sœurs sous un toit

Martha est une jeune femme qui vient de s'enfuir d'une secte de hippies un peu désaxés sur les bords. Une violence physique et mentale orchestrée par un leader entiché d'elle qu'elle veut oublier. La...

le 6 janv. 2015

30 j'aime

2

Martha Marcy May Marlene
Sergent_Pepper
8

La communauté de l’étau.

S’il était encore nécessaire de le prouver, Martha Marcy May Marlene démontre une nouvelle fois à quel point le fait de tout ignorer d’un film (pitch, bande annonce, etc…) peut servir l’intensité de...

le 10 nov. 2016

30 j'aime

2

Du même critique

A Ghost Story
Florian_Bodin
10

Laisser sa trace

A lire sur Cinématraque Nous avons tous perdu l’être aimé, dans la mort ou dans la rupture. Quand un couple se divise, ce n’est pas simplement une relation qui s’arrête, mais tout ce qu’elle a...

le 4 sept. 2017

22 j'aime

6

Monuments Men
Florian_Bodin
4

Art mineur

Depuis plus de cinquante ans, les films sur la guerre sont présents dans l'histoire du cinéma. Justement parce qu'ils servent, en général, à juger, critiquer, remettre dans un contexte ou même...

le 12 mars 2014

22 j'aime

Vanilla Sky
Florian_Bodin
9

The little things

Ce n’est pas si souvent qu’un remake soit pertinent et intelligent. Et qu’il soit en plus si bien pensé qu’il arrive à rester encore dans un coin de notre esprit quelques jours après le visionnage...

le 29 janv. 2014

19 j'aime

1