Un choc.

Martha Marcy May Marlene est le premier film de Sean Durkin et j'ai envie de dire mais quel film! Le cinéaste américain nous offre un film indé basé autour d'une personne qui a fuis une secte religieuse dans laquelle elle a vécu 2 ans et qui tente de retrouver une vie normale et de ce point de vue là c'est une réussite. On a affaire à un film oppressant, dérangeant et parfois même flippant. Martha Marcy May Marlène montre comment une secte peut te détruire le cerveau même si on l'a quitté. Elizabeth Olsen est juste formidable dans son rôle de jeune femme totalement traumatisée par ce qu'elle a vécu auparavant et qui est persuadé que les membres de la secte sont à ses trousses. Pourtant, la secte apparait au début du film comme un endroit idéal : il y a d'ailleurs un contraste de lumière assez flagrant entre les flashs-backs dans la secte (très lumineux) et le présent du personnage principal (assez sombre) ce qui permet de montrer que même s'il a quitté cette organisation, le retour à la vie normale ne sera pas un happy-end pour autant. Au fur et à mesure que l'on avance dans les souvenirs d'Elizabeth Olsen, on va comprendre la raison de sa fuite alors qu'elle semblait s'y plaire aux premiers abords. La mise en scène fait très Sundance ce qui explique pourquoi Durkin a reçu le prix de la mise en scène pour Martha Marcy May Marlene à ce festival. Le sujet est traité avec une finesse innatendue puisque les histoires de secte au cinéma finissaient toujours par partir en film d'horreur, ce qui n'est pas le cas ici. Le film s'avère quand même être assez flippant quand il s'aventure dans la paranoïa du personnage principal : le spectateur ne sait pas trop quoi croire car on ne sait pas ce qu'on voit (la scène de la réception m'a foutu un sacré doute) et je trouve ça assez bluffant.
Enfin bref, on a encore une perle cinématographique issus de la fox searchlight!