Martin est en substance la victime d'une certaine société puritaine générant une approche immature à la sexualité (un autre personnage, féminin, souffre de son côté de stérilité, probablement d'ordre psychosomatique). Au premier degré, il subit la tyrannie d'un grand-père intégriste s'obstinant à percevoir sa psychopathologie (bien qu'une ambiguïté persiste) dans une optique superstitieuse: une supposée malédiction familiale, originaire d'Ailleurs en Europe, poussant au vampirisme).
Le film a le charme des réalisations artisanales, présentant par moments des ruptures de ton surprenantes, hétérodoxes. Les insertions typées documentaires en particulier (conversations de marginaux dans les chiottes publiques ou en particulier vers la fin, la scène de fanfare que suit Martin, lequel prolonge mentalement sa conversation avec l'homme de radio, réelle ou imaginaire ?, à qui il confie sa souffrance maladive). De manière générale le découpage, original, inventif, est très efficace (séquence fabuleuse de l'intrusion), engageant parfois le suspense dans un usage alterné en noir & blanc, de visions mentales au sein de l'action (pouvant provenir du passé, mais illustrant surtout une subjectivité idéalisée, inspirée des stéréotypes hollywoodiens prudes et romantiques, symptômes de sa pathologie).
Un film de genre à résonance sociale comme a pu l'être "L'exorciste" à sa façon.
6,5/10