Ce drame passionnel et provincial est tout entier consacré à son couple vedette et glamour Jean Gabin-Marlène Dietrich (laquelle Georges Lacombe filme exagérément comme une icône).
L'histoire d'amour entre l'entrepreneur Martin Roumagnac et la jolie veuve Blanche, à l'étroit dans cette petite ville où on la qualifie méchamment de veuve joyeuse, conduit les deux amants
à leur perte .
Le malentendu et la suspicion, propagés par des notables médiocres et jaloux -une contingence sociale à laquelle Clouzot aurait su donner une noirceur et une dimension moins superficielle- auront-ils raison de l'amour sincère entre le populaire Roumagnac (que Gabin interprète dans son registre "prolétaire" d'avant-guerre) et la distinguée Blanche?
Hélas, le film est prévisible, conséquence d'une dramatisation conventionnelle, pour ne pas dire usée jusqu'à la corde. Avec, pour finir, d'incontournables
scènes de procès
aussi vaines que présomptueusement spectaculaires. La mise en scène épouse les poncifs du genre sans apporter de personnalité ni de sensibilité; tandis que les deux interprètes principaux jouent sur leur charisme et leur métier.