Le second film de Guillaume Gallienne après le succès surprise de « Guillaume et les garçons, à table ! » nous laisse dubitatifs. On reconnait au réalisateur le fait de ne pas rester dans sa zone de confort en livrant un drame sans tête d’affiche dans lequel il ne joue pas et au sujet peu commercial. Mais l’histoire de cette jeune fille venue de la campagne et rêvant d’être comédienne mais ne trouvant pas les mots adéquats le moment venu n’a absolument rien de passionnant. Les scènes s’enchaînent et on se demande quand le film va vraiment démarrer. Ce qu’il ne fait jamais car rares sont les séquences qui parviennent à véritablement captiver notre attention. Ce n’est pas vraiment drôle, ce n’est pas vraiment émouvant et ce n’est pas beaucoup plus rythmé. De ce fait, le temps parait bien long durant la projection de cette « Maryline ».
Le problème vient peut-être aussi du fait qu’on a du mal à se mettre à la place du personnage principal joué par une actrice de théâtre, sociétaire de la Comédie française, la nouvelle venue Adeline d’Hermy. On ne ressent que peu d’empathie pour elle et on ne comprend pas toujours ses réactions, difficile dans ces conditions de s’attacher à Maryline ou de s’apitoyer sur son sort. Et même d’être satisfait quand, enfin, les choses s’améliorent pour son personnage. Ajoutons à cela des ellipses un peu brutales et des digressions inutiles à tendance onirique qui n’arrangent pas l’affaire. Gallienne ne livre pas un mauvais film mais un film un peu raté et on a du mal à savoir ce qu’il a vraiment souhaité nous raconter. Que l’on peut réussir malgré des handicaps ? L’approche n’est pas la bonne. Que le milieu du théâtre et du cinéma n’est pas facile ? Déjà vu en mieux. Que le destin peut nous nous nuire mais aussi nous câliner ? Rien d’extraordinaire là-dedans.
Non « Maryline » est une amère déception, un film qui nous rend davantage triste par son contenu un peu flottant que par l’émotion qu’il procure. Et, comme pour focaliser encore plus l’attention du spectateur sur la prestation de sa comédienne, il nous assène une scène de théâtre filmé de près d’un quart d’heure. Et il faut avouer que cette séquence, à l’instar de toutes les scènes de tournages de films ou de répétitions, est loin d’être une partie de plaisir pour le spectateur. Au contraire, elles ennuient. On aurait aimé se passionner pour l’histoire de cette Maryline, on aurait aimé acclamer ce second film de monsieur Gallienne qui soigne pourtant ses images, mais malheureusement voilà une œuvre qui nous laisse de marbre, dans une indifférence polie.