Quelques mots sur Maryline, un long métrage qui narre le rôle d'une femme qui ne parle pas, d'une femme en colère.
De là à en déduire par transitivité que la colère peine à se dire, chez Guillaume Gallienne la place de la parole juste n'a plus à être démontrée.
Il choisit de masquer tout cela dans une addiction, de celles qui voilent une certaine réalité, la transforme, éloigne le sujet du réel.
Les seuls films qui valent le coup ont une part d'inconscient, de mystère met Guillaume Gallienne dans la bouche de Jeanne, alias Vanessa Paradis, ce qui n'est pas sans m'évoquer les films discursifs notamment de Truffaut sur le cinéma, ce qu'il en filmait du cinéma ; il me semble que Guillaume Gallienne s'est ici inscrit dans une filiation cinématographique bien agréable.
Le film est une mise en abyme autant de l'art que du personnage de Maryline, jusqu'à la scène finale superbe au restaurant dans laquelle le groupe de personnages non parlants vient rendre hommage à cette comédienne en colère qui ne pouvait pas parler jusqu'à briser le quatrième mur.
Guillaume Gallienne sert son propos par une belle distribution, dont la fine fleur de la Comédie Française, une belle mise en images pour cette comédie acide-amère qui m'avait tant ravie.
Bonne séance !