L'ironie de Chabrol est manifeste dès la première scène. Qui, semble dire Chabrol, incarne mieux qu'un animateur de télévision l'hypocrisie et les faux semblant qui constituent le corps de l'intrigue à suivre? Le rapport s'arrête là et c'est dans sa résidence bourgeoise que le réalisateur examine la personnalité de Legagneur, sa bonhomie apparente, son humanisme complaisant que l'on sait déjà être une façade, peut-être même une expression schizophrénique.
Un jeune homme s'est fait invité sous couvert d'écrire une biographie de cette célébrité de la télé mais ses intentions sont probablement autres. Entre Legagneur et lui commence alors un jeu du chat et de la souris, et c'est à qui se découvrira le premier.
Un certain suspens et le charisme de Legagneur (Philippe Noiret, très bien dans un rôle de cabotin) donnent du relief à une intrigue finalement pas aussi mystérieuse qu'il n'y parait, et que la causticité de Chabrol, la légèreté et la simplicité de sa mise en scène détournent du drame bourgeois. L'interprétation est excellente.