Nuit d'horreur 4/5 : Il était une fois, un boucher nommé Hewitt



  • Laisse-la respirer!

  • Elle veut peut-être dîner avec nous.

  • T'as déjà tout gâché. Arrête de l'embêter!

  • Grand-mère! Laisse-moi entrer!

  • Tu resteras avec les chiens tant que t'auras pas appris à obéir!

  • Tu vas nulle part, ma chérie.

  • Je vous en prie. Laissez-moi partir.

  • Je connais ton genre. Vous avez été que cruauté et railleries pour mon garçon tout le temps qu'il grandissait. Qui s'inquiète de moi et de mon garçon ?

  • Lui fais pas de mal!

  • Ferme-là, toi!

  • Aidez-moi! Dites-lui d'arrêter!

  • Ah! Ah! Maman, je lui plais.

  • Arrêtez! Qu'est-ce qui tourne pas rond chez vous ?

  • Non, on n'est pas fou.

  • Tommy!

  • Aidez-moi!

  • Thomas Brown Hewitt, viens ici immédiatement!

  • Non ! Non !

  • Possède-là. Je veux plus la voir!

  • Non, je vous en supplie!

  • Découpe-là nous, cette tradasse! Qu'elle arrête de brailler!

  • Voilà ton pantalon.

  • Merci beaucoup, maman.



Kon'nichiwa les amis, le samedi 20 Février je me suis lancé avec mes proches dans une nuit blanche spécial film d'horreur, chose que je n'avais plus faite depuis des années et qu'il m'a amusé de refaire aujourd'hui. Cette nuit d'horreur m'a prouvé que j'ai pris un sérieux coup de vieux car 3 jours après je ne me suis toujours pas remis de cette nuit sans sommeil. Pour l'occasion, nous nous sommes regardé 5 films d'horreur comprenant 3 films sortie il y a moins de 3 ans que je n'avais encore jamais vu, ainsi que deux autres films disponibles depuis un moment dans les décors horrifiques et que j'avais déjà-vu il y a un moment et que j'ai eu plaisir à revoir. Je présente les 5 films par ordre de visionnage. Pour le quatrième film, je replonge dans une oeuvre horrifique de taille avec << Massacre à la tronçonneuse (2003) >>.


Les remakes sont un genre difficile à considérer et à évaluer pour beaucoup. Je comprends qu'il soit agaçant de voir des remakes à la pelle sortir, au lieu de partir sur des nouvelles créations originales (je suis le premier à le critiquer), pour autant, cela ne condamne pas un remake à être forcément une purge. Il existe des remakes de qualité pouvant enrichir ou compléter le matériel original sans pour autant le copier bêtement comme avec "Halloween" de Rob Zombie. Certains pouvant aller jusqu'à surpasser l'oeuvre originale comme avec "La Colline à des yeux" d'Alexandre Aja, ou encore avec "The Thing" de John Carpenter. Cette version est à mon sens loin d'égaler le grand classique du genre horrifique réalisé en 1974 par Tobbe Hooper, toutefois, la proposition du cinéaste Marcus Nispel sous la production de Michael Bay s'avère intéressante, amenant un autre regard autour de cette famille de psychopathe permettant ainsi d'apporter de nouveaux arguments autour de la mythique saga Massacre à la tronçonneuse.


Massacre à la tronçonneuse (2003) tout en rendant hommage à l'oeuvre culte repense intelligemment l'intrigue de Tobe Hooper en la modernisant sans pour autant vider le concept de sa substance initiale. Dès la séquence d'ouverture on retrouve un dispositif narratif présentant une reconstitution des événements d'un crime sous-entendant clairement que le film serait basé sur des événements réels, inspiration plus qu'approximative éloignée de la réalité. On retrouve un groupe de jeunes adultes paumés dans le trou du cul du Texas, qui après un incident va faire une rencontre malheureuse avec le mal personnifié auprès de la famille Hewitt. Dans un premier temps lent à démarrer, le récit finit par devenir une poursuite infernale, intense et acharnée à travers une atmosphère glauque, poisseuse et morbide favorisant un aspect terrifiant autour des décors entourant la maison diabolique des Hewitt. Une histoire d'horreur pure et dure tout droit sortie d'une vision cauchemardesque prenant des allures de thriller psychologique.


De bonnes frayeurs via des scènes ultras violentes sont au rendez-vous avec une image débordante de sangs, de chairs humaines, ou encore de viande putride, ce qui me laisse dubitatif quant au choix d'avoir fait des scènes d'exécution hors champ. Le réalisateur Marcus Nispel tente de mettre à mal le spectateur en faisant appel à des séquences d'un sadisme épuisant à partir d'une imagerie sanguinolente appuyée par la torture psychologique via l'humiliation faites aux personnages. Cependant, aussi respectueuse soit la tentative remarquée de Marcus Nispel, la vision du cinéaste s'avère bénigne et bien moins marquante en comparaison de l'impact que fut la version de Tobe Hooper qui encore aujourd'hui hante nos nuits. Il manque à ce film une séquence d'un niveau égalant l'interminable glauque et malsaine scène du repas dans la salle à manger des Hewitt (vu dans la version de 1974) dotée d'une mise en scène complètement dingue accès sur le regard terrifié de la pauvre victime qui hurlait sans jamais s'arrêter, imposant par là même une ambiance suffocante et oppressante, pour marquer au fer rouge le spectateur.


L'horreur bien que trash reste pour ce film "supportable" là où la version de Hooper s'affiche comme "insupportable". Ce n'est pas donné à tout le monde de réussir une telle prouesse. Cela ne fait pas pour autant de Massacre à la tronçonneuse (2003) une oeuvre horrifique loupée. On passe un bon moment bien stressant dans ce qui s'avère plutôt tenir d'un slasher plus violent qu'à l'habitude à cause de la tronçonneuse.


Techniquement le réalisateur a fait du bon travail. Il parvient via des plans astucieux à capter la désolation morbide, étouffante et désertique de la campagne texane jusqu'au repère sinistre, humide et poisseuse de Leatherface. L'éclairage est un véritable atout avec un jeu d'ombres adapté subtilement mêlé au visage en sueur des personnages. La mise en scène est angoissante fonctionnant efficacement avec la composition musicale de Steve Jablonsky qui ajoute beaucoup de texture et d'ambiance à cette pièce horrifique. Certaines séquences méritent le détour comme lorsque le shérif Hoyt exige de la part de Morgan de répéter les mouvements de la suicidée, allant jusqu'à lui forcer à mettre le pistolet dans sa bouche. La course-poursuite finale entre Érin et Leatherface qui les conduits jusqu'à l'abattoir est également bien orchestré, juste dommage que la confrontation ne dure pas plus longtemps.


La bonne surprise vient de la famille Hewitt avec en tête le shérif Hoyt incarné par le comédien R.Lee Hemey qui s'avère être une figure du mal fascinante, dérangeante et implacable. Le comédien gère si bien sa part instable et dérangeante qu'il en vient à captiver le spectateur au point de remettre au second plan Leatherface lui-même. Je ne sais pas si c'est une approche volontaire de la part du cinéaste, mais il fallait oser. Andrew Bryniarski en tant que Leatherface est imposant du haut de son mètre quatre-vingt-seize avec son masque de peau humaine flippante à souhait ainsi que son inquiétante tronçonneuse. Une brute de décoffrage qui malheureusement ne met pas suffisamment à profit son charisme imposant mais qui malgré tout est à l'origine de belles séquences d'exécution. Parmi les autres membres de cette sinistre famille on retrouve les comédiens Terrence Evans et Marietta Marich qui livrent des performances convaincantes au même titre que les voisines flippantes incarnées par les comédiennes Kathy Lamkin et Heather Kafka.


Le reste du casting est efficace avec en tête l'actrice Jessica Biel qui sous les traits d'Érin prouve qu'elle a les épaules suffisamment solides pour être l'héroïne principale. J'ai bien aimé la performance de Jonathan Tucker qui en tant que Morgan parvient habilement à retranscrire la peur avec ses lèvres tremblantes. Il est très appréciable de constater que l'ensemble des personnages prennent des décisions décentes et ne font pas preuve de stupidité via des actes insensés et illogique. On peut dire que tout du long ils font preuve d'une sacrée malchance.


CONCLUSION :


Massacre à la tronçonneuse de Marcus Nispel présente un remake réussi qui ne vient nullement entacher le support original autour d'une légende du mal qui n'est plus à présenter. Les plans dégoutants véhiculés à l'image laissent apparaître un film au contraste hautement répugnant offrant une ambiance inquiétante efficace qui malheureusement ne parvient pas à faire de même avec l'effroi qu'est sensé véhiculer un Massacre à la tronçonneuse. En ressort un film d'horreur compétent dans lequel on passe un agréable moment de frayeur bien sympathique.


Inquiétant mais pas dérangeant.




  • Qu'est-ce que vous fabriquez dans ma maison ?

  • On fait rien. On cherche un copain, on va très vite repartir d'ici.

  • C'est pas toi qui décides gamin. Ferme ton clapet.

  • C'est un dingue.

  • Pauvre petit couillon. T'es déjà mort et tu ne le sais même pas.

  • Allez mon garçon. Amène! Amène!

  • Amener quoi ?

  • Amène-là!


B_Jérémy
8
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Classement du meilleur au pire des films d'horreur dont j'ai fait une critique et Les meilleurs slashers

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le 27 févr. 2021

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