Ce n'est assurément pas le film de l'année mais il m'a collé une sacrée pression du début à la fin, en parvenant à me crisper, me choquer, m'écœurer et me mettre un peu mal à l'aise, à peu prés tout ce qu'on demande à un bon film d'horreur, et ce qu'on ose rarement attendre d'un slasher-movie.
Pourtant, tous les ingrédients de la recette éculée sont présent : une bande d'adolescents fêtards dans un mini-bus, un tueur masqué infatigable aux motivations obscures et un lot de seconds rôles ambivalents pour leur mettre des bâtons dans les roues.
Côté remake, tous les ingrédients du film de 73 sont au rendez-vous : l'abattoir, le masque, la tronçonneuse, l'héroïne à gros seins et surtout cette ambiance épaisse et crasseuse, cette maison pleine de bordel et poulets, peuplée de freaks abominables qui font rapidement sombrer le récit dans le cauchemar le plus cru.
Ce massacre moderne est sensiblement plus violent et explicite que l'original, ce qui n'est pas forcément une qualité, mais il a le bon goût de suggérer ses meurtres les plus violents et de laisser le son évoquer les pires sévices, quand la tronçonneuse entre dans la danse. En dehors de cela, j'ai trouvé qu'il surpassait son modèle sous tous rapports : C'est mieux joué (mais vue la performance misérable de 73, c'est loin d'être un exploit), mieux réalisé (avec son image désaturée et ses jolis effets de lumière sur-abusés), encore plus glauque et cruel, mieux rythmé, plus haletant et beaucoup plus riche d'un point de vue narratif ou en terme de trouvailles visuelles (la scène où l'héroïne découvre le masque ô_O)
On échappe hélas pas à pas mal de défauts inhérents au genre, comme le casting de seconds rôles hautement sacrifiables, les fuyards se ruant dans le premier cul de sac venu pour s'y planquer au lieu de continuer à courir dans la cambrousse ou les téléportations surnaturelles du tueur dans le dos de sa victime. On peut aussi s'effarer du manque de discernement des personnages qui ne comprennent rien, se séparent et font de la merde, comme d'habitude mais je mettrai gentiment ça sur le compte de l'hommage.
Ca vaut quand même un gros 7 ou un petit 8 alors j'arrondirai à l'inférieur pour sanctionner cette foutue manie de faire des remakes opportunistes quand on aurait les moyens de pondre une œuvre originale et vraiment surprenante. (et pour Eric Balfour, décidément pas crédible dans un rôle d'hétérosexuel)