- Vous êtes quoi ? Une secte ?
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- Ouais, une secte, quoi.
Massacre à la tronçonneuse de David Blue Garcia est une production Netflix qui revient en tant que suite reboot (encore une pour cette franchise) sur un air de déjà vu par le biais d'un fondement du slasher tel Halloween de David Gordon Green, qui en 2018 proposait déjà un tel retour en effaçant toutes les suites pour coller directement à l'original d'un film horrifique culte en faisant revenir au-devant de la scène une héroïne principale ayant bien vieilli, prête à en découdre avec ses vieux démons représentés par un croque-mitaine impitoyable. Seulement, n'est pas Laurie Strode qui veut ! Pour autant, le récit à l'intelligence de s'essayer à autre chose en ne se concentrant pas totalement sur cette rencontre pour se détourner en une mouvance plus punitive et extrême. En tant que neuvième film de la saga, cette version n'est en rien une renaissance qui sublime le retour du genre '' horreur '', n'apportant rien de bien nouveau. Cependant, Massacre à la tronçonneuse 2022 reste une oeuvre divertissante qui va droit à l'essentiel avec sa petite durée de vie de 83 minutes qui permet de ne pas s'enfoncer dans l'ennui pour en venir rapidement à ce qui nous intéresse le plus : " Leatherface ! "
Leatherface revient pour nous offrir une prestation très sanglante avec de nombreux meurtres inventifs, brutaux et machiavéliques. Un vrai carnage ! Des meurtres rondement réalisés malgré une cinématographie qui passée les assassinats se contente de n'être que correct malgré un effort dans la conception des décors. Un bain de sang ultra-violent avec de bons effets gores et des plans sympas appuyés par des scènes qui se démarquent comme celle du bus. Une séquence jouissive dans une surenchère excessive mais assumée, où Leatherface se livre à un véritable massacre avec une tronçonneuse bourdonnante qui pénètre, perfore, arrache et ampute à tout va une multitude de corps à travers des crient et des pleurs noyés dans une mare de sang. Un tour de force jouissif ! Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de l'ambiance qui est totalement sacrifiée pour se concentrer pleinement sur du meurtre encore du meurtre et toujours plus de meurtres. L'atmosphère poisseuse, humide, dégueulasse, malsaine et organique de la première œuvre réalisée par Tobe Hooper et qui fut habilement repris sous une autre forme dans les remakes produits par Michael Bay ne sont plus, et c'est bien dommage ! La folle persécution psychologique immersive angoissante éprouvée autant par les personnages que les spectateurs en 1974 n'est ici qu'un lointain souvenir.
Les personnages sont acceptables avec des performances qui sont pour la plupart appréciables. Leatherface par Mark Burnham est plutôt bien représenté avec un look trash malgré un développement limité qui aurait mérité un minimum d'explications après les évènements du premier film qui l'ont conduit dans cet orphelinat. Les raisons qui le poussent à ressortir sa tronçonneuse sont suffisamment crédibles (avec une fois de plus un affect familial ici représenté par une figure affective d'une mère sacrifiée qui doit être vengée au détriment d'une famille complètement jobarde qui a poussé Leatherface à être ce qu'il est) pour justifier un nouveau massacre à la tronçonneuse. Sally Hardesty la survivante au crie mythique de l'œuvre originale est de retour, incarnée non pas par Marilyn Burns (décédée en 2014) mais par Olwen Fouéré. Une Sally bien remontée qui rumine sa vengeance depuis des décennies, prête à en découdre avec Leatherface. Le moins que l'on puisse dire c'est que ce face-à-face n'est clairement pas à la hauteur de l'attente avec une Sally dérisoire et secondaire qui n'ajoute pas grand-chose au récit. Leatherface lui-même semble l'avoir oublié. Une approche déroutante qui a au moins le mérite de proposer une alternative au duel épique et interminable opposant la célèbre Laurie Strode à Michael Myers, avec ici une véritable conclusion.
Les deux protagonistes principaux incarnés par Sarah Yarkin et Elsie Fisher sont étonnamment bons. Elsie Fisher en tant que Lyla porte un profond traumatisme en ayant survécu à une fusillade dans son école. Un événement dramatique qui l'a poussée avec sa grande sœur à quitter les grandes villes pour venir se réfugier dans un bled paumé du Texas : " Harlow '', afin de se reconstruire une existence loin des violences : '' monumentale erreur ! " Un personnage principal intéressant qui aurait pu être exploré davantage. Sa sœur, '' Melody '' par Sarah Yarkin est une survivante convaincante qui m'a paru suffisamment crédible et solide pour devenir une héroïne sur le long terme, seulement... Le reste du casting sert avant tout de chaires fraîches pour le Leatherface, néanmoins un personnage sort du lot avec Richter par Moe Dunford, qui incarne un Texan pur et dur moins abruti qu'il n'en a l'air.
CONCLUSION : ##
Massacre à la tronçonneuse de David Blue Garcia est une production Netflix jamais ennuyeuse qui n'échappe pas à quelques clichés du genre mais qui reste un film suffisamment démonstratif dans sa violence à travers un rythme enflammé appuyé par des personnages corrects pour rester un spectacle divertissant. Un popcorn movie horrifique loin d'être à la mesure du support original culte de Tobe Hopper qui néanmoins réussi à être suffisamment potable et digeste pour s'émanciper des nombreux autres films ridicules et perchés de cette franchise, et c'est déjà pas si mal.
Une tentative de reproduction à la Halloween perceptible qui s'essaye à une reconduction différente dans sa similarité.
Quand les tournesols d'Harlow sont en fleurs : '' L'hiver se meurt. "