En voyant l’affiche et surtout le trailer on devine facilement que Scharder n’en a pas fini de nous parler de personnages en quête de rédemption comme il à déjà pu le faire dans ses deux derniers films. First Reformed et The Card Counter, c’est donc le paysage qui change, mais sinon la présence de la lampe de chevet, de la table basse et du petit carnet est toujours là. On pourrait donc largement comparer ce film à ces deux derniers tant ils se parlent.
Le cadre que choisit Schrader à savoir donc un jardin botanique est assez original et montre un certain espoir qui renouvelle un peu ce à quoi on pourrait s’attendre même si évidemment l’espoir est présent dans ses deux autres films.
L’idée d’être en communion avec la nature, de la ressentir pleinement est cette fois-ci l’occupation du personnage et Schrader capte très bien l’essence de ce jardin avec une musique lancinante et très présente qui fait du lieu choisi presque un personnage à part entière avec de la vie encore une fois comme on l’a déjà vu chez Schrader par exemple avec les casinos dans The Card Counter. Et je trouve ça très beau de la part de Schrader de conclure cette "trilogie" (J'image qu'il ne fera plus de film comme ça après) sur la nature, l'idée de revenir à la base, l'idée de germer, de prendre le temps, d'écrire, d'avoir un contrôle, une sorte de cycle, le fait de mettre de l'ordre. On se rend encore plus compte de la profondeur de l'œuvre de Schrader en mettant en relation ce film avec les deux autres.
La question d’héritage est abordée par le lien entre une femme incarnée par Sigourney Weaver avec la fille de sa nièce. Une relation assez spéciale qui révèle des choses sur les deux personnages sans qu’on en sache jamais vraiment plus.
Tout comme le personnage principal, toujours des flashbacks pour montrer son passé trouble, mais celui-ci est toujours assez teseux et renfermé, un personnage complètement Schraderien ou Bressonien incarné par le très bon Joel Edgerton.
Le film peut je pense sembler un peu perturbant dans son scénario cependant si il fallait encore une fois le comparer aux deux autres. Dans le sens où l’on ne sait jamais vraiment où on va, mais je trouve que c’est entre autres une des réussites du film et en même temps une place à certains défauts.
J’ai d’ailleurs été frappé par les antagonistes qui à première vu sont loin d’incarné une certaine terreur, ça m'a rappelé le hors champs puissant dans The Card Counter vers la fin. Comme si, de plus en plus, Schrader débarrassait son cinéma des choses habituelles et attendues au risque que cela soit moins puissant ou spectaculaire. Ou en tout cas, de nous dire que le nécessaire n'est pas toujours ce que l'on attend.