Un film répond à la question du "Comment". Comment Luke a-t-il sauvé l'univers d'un Empire totalitaire (et non, on ne parle pas du RPR...) ? Comment un admirateur des requins vient-il à bout d'une épidémie d'attaque de requins dentées (sur une musique fort entrainante) ?
Mais pour une fois, ce film va répondre à une autre question. Après ? En effet, après avoir suivi nos héros se débattre dans et surtout hors de la matrice, l'on les avait laissé quelque peu en mauvaise posture (Trinity étant décédée de mort, c'est un peu handicapant), MAIS ils avaient sauvé le monde. La boucle était bouclée. L'on pouvait remballer. Ciao, Bella !
Et voilà finalement l'origine des défauts de ce film (ou mieux dire, de son "absence de qualité"). Ce film n'a pas de raison d'être. Tout était déjà résolu. Il a donc fallu recomposer avec ça et repartir d'une manière superficielle (car c'était le seul moyen d'éviter le reboot). C'est ce qui est d'ailleurs énoncé frontalement par la réalisatrice à travers ses personnages dans la première demi-heure.
Le film n'est donc pas déplaisant, il est même assez agréable SI (et c'est un gros si) on a aimé la trilogie. Le problème est surtout qu'il n'a rien d'auto-contenu et n'a plus rien à raconter.
C'est pour cela que les enjeux sont moins intéressants (et un peu obscurs d'ailleurs) car déjà résolus dans la trilogie et que les scènes d'action n'ont rien du marquant de l'époque.
Or, une fois enlevés des premiers Matrix le propos (qui n'a plus rien d'original maintenant et aurait paru une redite), la révolution des scènes d'actions, ou les enjeux, il ne reste que les personnages, et donc son couple mythique (je précise que je ne crois pas que le film ait essayé d'être féministe, Trinity ne remplace pas Néo en terme d'élu, l'on nous rabâche juste sans cesse à travers le vilain que l'élu est le couple, ce qui me semble clairement pas la pire idée).
C'est ce qu'a bien compris la réalisatrice. Puisque la suite était obligatoire ("demandée par la Warner" dixit un "méchant"), il ne reste qu'une chose à reprendre ; les personnages. Le fait est donc que ce film n'avait aucune raison artistique d'existence mais la réalisatrice a donc opté pour se focalise (à outrance ?) sur le seul élément encore utilisable digne d'intérêt.