Matrix est probablement la saga la plus intéressante de ces dernières années tant son impact a été majeur autant dans l'industrie du cinéma qu'en dehors. Lana Wachowski, sans sa sœur, réalise un quatrième opus qui posait véritablement question au début de sa production : quel intérêt de relancer la machine alors même que le concept de la Matrice s'attachait à décrire un monde d'illusions, nous servant la même soupe à chaque instant de notre misérable existence ?
Ce discours semble être le cœur de réflexion de cet opus, alors même que le désir de Warner Bros. d'un nouveau film suivait la tendance Hollywoodienne de ces dernières années : tout refaire, tout ressusciter. "Matrix Resurrections" penche délibérément vers un discours méta, qui met en abyme le statut du film lui-même ainsi que son titre, et tout ce qui gravite autour : la saga Matrix, les studios, les spectateurs. En résulte un film complètement neuf, libérateur, qui réutilise intelligemment les éléments des anciens métrages pour un rendu complètement explosif. Entre morceaux de bravoure exceptionnels et effets visuels de haut niveau, "Matrix Resurrections" n'a pas à rougir de l'inventivité dont il fait preuve, même en étant le quatrième opus d'une saga qui visuellement, a presque déjà tout révolutionné.
Complété par des seconds rôles charismatiques et cohérents, le retour de Keanu Reeves et Carrie-Anne Moss fait plaisir à voir, deux acteurs à la jeunesse qui semble éternelle, dont l'union à l'écran est aussi fantastique qu'en 1999. "Matrix Resurrections" bénéficie donc de tous les atouts pour devenir un film aussi culte que le reste de la saga Matrix. Malheureusement son récent plantage au box-office nous fait penser que la Matrice n'intéresse plus... ou peut-être qu'après en avoir été libéré au début des années 2000, nous nous sommes tous replongé dedans...