Rien.
Rien n'est a sauver dans ce que je viens de voir.
Comment flinguer une licence en plusieurs etape, nous allons voir ca ensemble.
Matrix 4, est ce qu'est l'episode 7, 8 et 9 pour la licence Star Wars. En pire.
Nous pourrions l'adouber de la tagline Matrix : (Hollywood) Edition 2022.
Cette suite que j'attendais, optimiste, est le symptome d'une epoque. Une epoque ou la deconstruction des idees et des principes est tel que meme l'un des co-auteur de la premiere trilogie de Matrix esquinte sa propre licence.
Matrix 4 est un reboot qui ne dit pas son nom. On change tout le cast, excepter les deux co-stars Keanu Reaves et Carrie-Anne Moss qui malheuresement feront presque office de cameo.
Deux personnages passifs de par leur position dans le scenario, mais passif quand meme! Au diable les grands heros, tout le monde peut etre l'elu d'apres cet opus.
Vous, moi, eux, ils, elles, iel, tous ensemble soyons les elus.
// DECONSTRUCTION
Tout comme Star Wars 8 qui fondamentalise, deconstruit et vulgarise le concept de Force, ou de Jedi, ici Lana Wachowski prend la meme direction.
Le film s'evertu d'aller de mise en abime, a mise en abime. Ce qui est un effet de style les premiere minutes du film, devienne vite un meme du premier film au sens litteral du terme.
Et pour enfoncer le clou, le montage nous offre des inserts montage de la precedente trilogie pour nous rappeler que l'image et la photographie, bien que d'une definition inferieur, c'etait quand meme autre chose que ce que nous voyons a l'ecran avec cette suite.
Et voila que je me remet a revenir sur l'episode 7, mais tout comme ce dernier nous faisait une ressucee du voyage initiatique qu'etait "Un Nouvel Espoir", Matrix 4 nous fait la reddite du personnage cherchant a s'echapper de ses chaines, et librerer son esprit. Sauf que ce sont les meme personnages, et il n'y arrivent pas tout seul car oui rappeler vous, les personnages principaux sont passif. Ce sont des cameos. Il n'agissent pas, ils subissent le scenario.
Une autre mise en abime, on nous parle meme alors de "Bullet Time". Oui. Litteralement dans le film !
Le bullet time qui etait le terme Marketing utilise pour nommer l'effet de ralenti d'une l'action alors que la camera voyage a une vitesse normale.
(Effet qui avait d'ailleurs ete exprime une premiere fois par Emmanuel Carlier dans un court-metrage avec Jeunet, et la seconde fois par Michel Gondry dans un spot publicitaire pour Smirnoff. Il a ensuite ete re-invente, democratise par la suite grace aux Wachowski avec le Matrix de 1999.)
Bref, celui ci Fait maintenant parti du vocabulaire, du lore.
Et la ou il etait question d'echelle de vitesse et qu'il etait normalement impossible pour autre chose qu'un programme de l'atteindre (analogie du traitement de l'information) ici on en parle ouvertement, et c'est pas grand chose, on s'en moque meme. "Ouais c'est classe, c'est style".
Tout comme pour Star Wars avec la Force, on deconstruit le principe, on le vulgarise, on s'en moque. Luke Skywalker jette son arme ancestrale comme une miche de pain, Lana Wachowsky
// ASPECT VISUEL ET DIRECTION ARTISTIQUE EDULCORE
Si il y a bien un chose dont Matrix pouvait se vanter c'etait son esthetique, ses effets visuels, son univers.
Ici adieu la Matrice terne du boulot metro dodo, et place a la Matrice startup nation, instagram, facebook and co.
Alors. Autant c'est un parti pri actuel que je n'aime evidement pas (sans blague), autant il se justifie dans le film, helas pour moi. Et c'est ce qui d'apres moi me repousse principalement avec ce reboot. Pardon. Cette suite je voulais dire.
Je comprends que la direction artistique soit coherente aussi generique soit elle, autant je ne comprends pas le choix des equipes d'avoir opte pour celle-ci.
Bonjour les couleurs! On aime les couleurs il faut des couleurs partout!
Il faut du pep's, du JAUNE, du BLEU, du fluo, des LEDs coloree, des costumes haut en couleur (Morpheus).
Alors. C'est coherent. Les personnages sont propres sur eux, bien coiffe, bien habille, lisse, il fait un soleil eclatant. Seulement, le justifier scenaristiquement (et maladroitement en plus (cf. l'Analyste)), ne le justifie pas dans les esprits.
Et Matrix pour un grand nombre de personnes, moi compris, c'est gris, verdatre, conforme, crade, et sobre. C'est pas Fortnite.
Dans la meme veine, meme les vetements de Neo et Trinity a la fin du film sont a peine recherches. Ca laisse le sentiment que tout ce qui avait fait l'ADN de Matrix n'est qu'un point du cahier des charges a appliquer mais qu'autrement ce ne serait plus la.
Fini les vetements en vinyl, fini les lunettes de soleils, fini les telephones et le danger qu'il y a se trimballer dans la Matrice des machines. Un mirroir, une porte, le fenetre d'une grand meme, meme ton tirroir a slip, pis roule, on se tire !
C'est instantanne, c'est pratique, c'est sans danger.
Et je passerais le besoin discutable qu'on eu les equipe a vouloir a tout pris mettre des buddy-bestioles gentilles qui font des check m'en cinq et des blagues.
// LES PERSONNAGES
Donc les personnages principaux sont des cameos. Neo va la ou on lui dit. Morpheus lui force presque a prendre la pillule rouge, assit toi la, il touche au mirroir -> reviens ici. Il arrive dans le monde reel -> Va en prison. Un vaisseau arrive pour le sortir de la -> Monte dedans, aller viens.
Le personnage de Neo, n'a pas d'emotion, pas de volonte, et ne prend aucun decision. Trinity est piege dans la Matrice comme lui au debut mais fait un choix soudains de se rappeler en flash back, le temps d'une seconde de toute sa vie passer et de detruire les barriere de son conditionnement / endoctrinement mentale en 1 SECONDE. (mais au moins elle, elle prend une decision).
Le Merovingien.. Ce personnage emblematique des deux precedent Matrix fait sont retour!
Les premiere secondes, on s'extatasie de son retour. Vraiment. Mais tout comme le film, le merovingien est un meme du merovingiens. La ou dans Matrix Reloaded en dehors de sa replique phare, ce personnage nous fournissait un monologue philosophique percutant, une classe, un pouvoir de controle.
Ici on a un clodo avec des dents moisi, voute voir bossu, habille avec des vetement en charpi qui sautille en proferant des insultes, et s'en va. Un melange entre un vieillard senile et Jackouille la Fripouille. Oui je sais bien, moi aussi j'ai ete choque.
Nyobe est en demi teinte, la presence du personnage est la, ses dialogues d'exposition sont bien, malgres qu'ils soit trop long. Mais on sent que c'est un maquillage et sa simulation de l'arthtrite est malheuresement peu convaiquante.
Bugs, est pour le coup le personnage le plus developpe, le plus interessant et le plus actif. C'est finalement elle, la veritable heroine du film. Le jeu est bon, le personnage a des convictions, il defi l'autorite, suis ses principes, et risque sa peau. Et c'est le seul de TOUT le cast a faire ca.
// ASPECT MUSICAL ET SONORE
Banale.
Je pourrais m'arreter honnetement mais en quelques mots :
Un sound design denature, les sentinelles font un bruit etrange aigu, et non plus le bruit d'essaim qui lui est si propre.
La musique est generique a souhait. Je pense qu'en recherchant "pack de musique cinematographique" vous avez de quoi refaire l'OST de Matrix 4.
La ou le son de la premiere trilogie de Matrix transformait la Matrice en personnage, et interagissait avec le monde et les personnage, laissant des sensations de malaise, differenciant le monde reel du monde de la simulation, ici, des violons, et des tambours et roule.
J'exagere evidement sur la forme, mais helas pas sur le fond.
// POURQUOI MONSIEUR ANDERSON, POURQUOI ?
Si je resume. Nous avons donc une reddite de Matrix 1 qui au niveau de la structure est identique. Un personnage se trouve confronte au choix de s'emancipe d'une simulation et decide de revenir a l'interieur pour tout changer.
Sauf qu'un seul personnage a ete developpe et donc presente de l'interet "Bugs".
Ils subissent leur destin plutot que de le prendre en main. "viens par ici Neo" "Allons faire ca Neo" "Tu devrais reflechir a ca Neo" un petit peu comme Alice dans le terrier du lapin blanc. Mais la je donnerais presque du credit au film en disant cela. Les heros ne sont pas des heros.
Des effets visuels tout en CGI tres discutable techniquement (c'est mon metier, et ce n'est pas franchement defendable).
Une bande son invisible, une petite couche LGBT vraiment non-necessaire car tres maladroitement execute. Car rien n'en ressort.
C'est a dire qu'un personnage qui decrete vouloir se tapper l'Agent Smith (deja est il d'accord?).
Et c'est tout. "Bien, et donc ?" me diriez vous. Et bien ca n'apporte rien. Rien a part mettre un pins LGBT.
Et quitte a mettre un pins, autant bien le faire!
Ce que j'aurais proposer par example : ca aurait ete a la place d'introduire ce personnage en couple avec un autre homme, une sorte de binome. De lui laisser faire une remarque aguicheuse mais fine sur Smith avec son compagnon qui le reprendrait.. Et bien ca aurait servis 3 fois plus le message / l'aspect inclusif. Mais passons!
Comme l'a dit un de mes amis, Les derniers Star Wars avaient ete fait pas d'autres realisateurs, la ce qu'on viens de voir c'est comme si George Lucas avait superviser les episodes 7, 8 et 9 de sa trilogie pour avoir ce qu'on a.
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Wake up, Neo.