C'était encore (relativement) la grande période de Woody Allen, et il est vrai que le recours au théâtre antique pour narrer les aventures de notre héros new yorkais donne lieu à quelques séquences savoureuses. De plus, Allen est toujours aussi brillant dès lors qu'il s'agit d'écrire des dialogues affûtés et imaginer des personnages relativement complexes, attachants sans être idéalisés, si bien que l'on se sent très vite concerné par cette drôle de comédie dramatique.
J'ai passé un bon moment, joli équilibre entre drame et comédie, l'interprétation étant comme toujours excellente chez l'ami Woody tandis que le scénario est suffisamment malicieux pour que l'on soit un minimum surpris et charmé par l'entreprise, à l'image d'un dénouement piquant et typiquement « Allenien ». Mais j'ai envie de dire que c'est à peu près tout... Ce à quoi beaucoup me répondront que c'est déjà beaucoup, et ils auront parfaitement raison. Reste que je n'ai pas ressenti la jubilation, le brio, l'émotion qui caractérisent les plus grands titres de l'auteur, celui de « Manhattan », d' « Annie Hall » voire plus récemment de « Minuit à Paris », qui différencie un bon film d'un chef-d'œuvre. Après, ne vous y trompez pas : un Woody Allen « mineur » (surtout dans les années 90) vaudra toujours bien plus que le tout-venant cinématographique.