Je n'ai pas vu « Nous trois ou rien », doté d'une jolie réputation. En revanche, j'ai vu « Brutus vs César », ratage plus ou moins total où Kheiron confond one-man-show et cinéma. C'était donc assez neutre que je me suis tourné vers « Mauvaises herbes », où il me paraissait évident que l'humoriste serait plus à son aise que dans la pseudo-parodie de péplum.
Je confirme : loin d'atteindre des sommets, le scénario se révélant souvent prévisible dans son déroulement comme l'évolution des personnages (ce qui fonctionne ensemble, ici), le sens du rythme et l'expérience de la scène de son acteur-réalisateur sont clairement des atouts, à l'image de quelques scènes et situations assez marrantes, certaines répliques faisant clairement mouche, surtout lorsqu'elles sont prononcées par un casting très réussi, des « vieilles gloires » Catherine Deneuve - André Dussollier aux différents jeunes, Ouassima Zrouki en tête.
Après, certaines qualités que j'évoquais sont aussi les limites : cela fait un peu trop « stand-up collectif » retranscrit sur grand écran. On sent les techniques de scène. Ça ne fait pas vraiment « cinéma ». Alors une fois de plus : ça ne marche pas si mal. Mais c'est un peu trop voyant, surtout pour un propos aussi convenu (et légèrement démagogique) que « les mauvais gamins, ça n'existe pas, c'est juste qu'on ne leur a pas donné la possibilité d'exprimer leurs talents et leurs capacités » (mouais). Maintenant, cela se regarde sans déplaisir. Les personnages sont un peu schématiques mais souvent attachants, non sans quelques idées très bien trouvées (les répliques célèbres que Wael se réapproprie systématiquement) : limité, mais sympa.