Deux ans après Pearl et X, Ti West revient avec le troisième et dernier volet de sa trilogie. MaXXXine, en référence à son héroïne principale toujours campée par Mia Goth, nous raconte ce qu’il s’est passé après les événements de X. On y suit ce personnage tentant de faire carrière dans le Hollywood de 1985.
Ce qui est intéressant avec ce triptyque c’est que chaque film aborde une identité visuelle différente tout en gardant une certaine continuité thématique.
Pearl, était un film à la saveur de conte désenchanté versant très fortement dans l'horrifique avec une projection de ce que peut devenir le porno au début du cinéma. X, quant à lui, aborde l’horreur du corps et de la vieillesse dans le monde de l’industrie pour adulte, avec ce que l'on appelle le “Body Horror”. C’est un sous genre du cinéma d'épouvante qui met en avant la peur par la transformation physique ( notamment chez David Cronenberg).
MaXXXine quant à lui reprend les codes du thriller psychologique avec quelques pointes de Slasher (films qui utilisent des armes blanches comme Halloween : La nuit des masques, 1978 de John Carpenter). Ce qui est assez fascinant c’est la manière qu’a le réalisateur à comprendre l’époque hollywoodienne du film.
On a d’un côté un Hollywood rempli de lumière, de néons colorés ; et d’un autre un Hollywood poisseux, noir, rempli de magouille.
D’un côté un Hollywood débridé, avec notre héroïne principale, à laquelle on demande à voir les seins lors d’un casting de film traditionnel, et une montée progressive du puritanisme, symbolisé par les manifestants (limite Mormons) devant le studio.
A mon sens, le film n’est pas assez généreux quand il s'agit d'emprunter un genre cinématographique différent. C’est un thriller psychologique qui est trop sage pour être psychologique. A aucun moment on va craindre pour la vie de notre héroïne ; il n’y a pas de rebondissement, tout est trop prévisible. Il y a quelques inspirations à la David Lynch, mais sans réellement les pousser au maximum, ce qui rend le tout un peu fade. C’est la même chose pour les meurtres : ils sont trop vite expédiés ce qui va à l'encontre même du côté graphique et sanglant du slasher.
Il y a aussi de grosse longueur dans le film globalement le film manque d'efficacité au niveau du récit.
Ce qui est le plus surprenant c’est que c’est un film sans grande scènes marquantes. Là où X était très généreux dans son genre, on peut notamment se rappeler la scène des ébats sexuels des deux personnes âgées qui a traumatisé beaucoup de monde, MaXXXine est un film qui veut être trop de choses à la fois (être une continuité + avoir de nouvelles influences) et qui au final est oubliable.
Toutefois, même si le scénario est en demi-teinte, on ne peut pas en dire autant de Mia Goth (Maxine Minx) qui est comme toujours ultra charismatique et incarne à merveille ce mélange de féminité, d'ambiguïté et de force. Les seconds rôles sont aussi à souligner, Giancarlo Esposito (l’agent artistique) et aussi très bien dirigé et correspond parfaitement à l’univers mis en place. Kevin Bacon qui joue le rôle de John Labat, détective privé, apporte un mélange d’extravagance et d’excentricité. C’est assez plaisant à voir.
Vous l’aurez compris, même s’il est loin d’être indispensable au visionnage et qu’il est le moins bon des 3 films de cette saga, MaXXXine est, à mon sens, un bonus sympathique au diptyque Pearl et X.