On enchaîne les sorties cinéma français avec de nouveaux projets filmiques de petit arrivant dans la stratosphère du 7ème art avec un certain Méandre du jeune réalisateur Mathieu Turi dans les salles sombres depuis le 26 mai 2021. Ce nouveau film de genre qui doucement prend de l’ampleur dans notre beau pays propose une atmosphère fusionnant la Science-Fiction et le monde de l’horreur sous tous ses angles. Connu pour son premier long métrage Hostile en 2018 et en tant que jeune assistant dans de nombreux autres projets filmiques, Mathieu Turi revient en pleine forme avec son dernier film mettant en scène la jeune et sublime actrice Gaia Weiss dans le rôle de la protagoniste enfermer dans une étrange structure métallique reliée de tube en tube, elle devra dans un immense courage traverser les nombreuses salles piégées pour découvrir la vérité sur son enfermement.
Après Oxygène et Le Dernier Voyage en date dans le monde de la Science-Fiction française, que vaut ce dernier long métrage sous le signe de la peur ?
Au niveau de l’aspect narratif, on est clairement dans une inspiration de différents films à grand succès critique et commercial. Passant de Cube ou encore de Saw pour son aspect esthétique et thématique, d’Aliens et The Descent pour l’ambiance horrifiques et même certains jeux vidéo comme Pacman dans une folle course-poursuite à la survie. On ressent toute la culture geek et cinéphile que le réalisateur a su engendrer durant toute son enfance et adolescence et le retranscrit à l’écran selon son point de vue et ça fonctionne du tonnerre. L’histoire est encore une fois extrêmement simpliste et comme pour Oxygène, on y retrouve réellement qu’un seul personnage à l’écran. Mais c’est drôlement efficace et on suit avec elle son parcours titanesque de pièce en pièce et le moindre danger nous fait ressentir la peur qu’éprouve le protagoniste au même moment. L’inspiration principale du Torture Porn accouplé à l’esthétique d’un univers futuriste coordonne parfaitement et les nombreux pièges posés par l’antagoniste nous rappellent fortement le tueur au puzzle. Dans son ensemble, le récit avance avec un rythme singulier et les temps morts à l’écran sont correctement représentés et ne pose aucun problème avec l’allure, malgré les nombreuses répétitions qui offrent de nouveaux points de vue comme une sorte de nouvelle partie +. De nombreux décors cachent des éléments permettant de mieux comprendre la piste scénaristique, mais cela reste quand même futile pour une parfaite compréhension narrative et l’utilisation de thématique comme la vie, la mort, mais surtout celui du deuil plus précisément offre une parfaite leçon sur la vie. Je regrette quand même une histoire légèrement bâclée et les attaques sur certains sujets sont sans réelle finalité et encore moins sur les précisions des décisions prises par le scénariste.
L’esthétique est comme beaucoup d’autre long métrage français de Science-Fiction, une très belle réussite. Je suis intrigué et surpris par le travail fourni sur l’ambiance sonore et visuelle de l’œuvre. La colorimétrie est bien maîtrisée, ainsi que la photographie qui est vraiment somptueuse qui s’accompagne de nombreux décors qui même se ressemblant comme deux gouttes d’eau, propose quand même un effet plutôt mystérieux, voir même terrorisant. Les décors eux-mêmes reflètent la psychologie du protagoniste et chaque avancée la propulse toujours plus loin dans cette plateforme extraterrestre. Malheureusement, la répétition beaucoup trop constante du paysage peut produire chez le spectateur un manque d’intérêt dans la deuxième partie et donc perdre en intensité et en profondeur. Ce problème est malgré tout expliqué via les moyens très limités de l’équipe avec seulement 2 millions d’euros pour un film qui en auraient sûrement demandé le double pour une deuxième partie plus croustillante. Il n’en reste pas moins intéressant de suivre l’avancée psychologique de Gaia Weiss qui arrive temps bien de mal à prendre le dessus sur les premières faiblesses visuelles.
En matière de montage et de découpage, on suit une structure conventionnelle qui s’assemble convenablement et s’active une procédure précise pour le public. Les différents plans de caméra nous immergent avec splendeur dans un labyrinthe où la claustrophobie n’est pas la bienvenue. On ressent directement le devoir, mais surtout la volonté de nous mettre à la place de l’actrice et les nombreux gros plans et travellings suit le mouvement avec génie.
Le jeu d’acteur est signé par la magnifique Gaia Weiss, connu dans son rôle de Porunn dans la série Vikings et de Peter Franzen ayant déjà un beau palmarès dans le cinéma français et finlandais. Je resterais ciblé sur l’actrice principale, étant donné que le personnage de Peter Franzen n’est qu’éphémère dans toute cette histoire. Le jeu d’acteur de Mélanie Laurent m’avait déjà surpris, mais celui de Gaia Weiss surpasse toutes mes attentes malgré ma faible connaissance dans son histoire d’actrice. Elle importe une véritable prévalu pour le film de Mathieu Turi et nous emporte avec elle dans son pire cauchemar mêlant torture physique, psychologique et phobique. Une puissante performance qui crève l’écran pour le plus grand bonheur des spectateurs et de son réalisateur.
La partie musicale coordonne avec une parfaite union de l’esthétique et de son ambiance sonore ainsi que des bruitages réalistes qui procure un pur plaisir pour le tympan.
En conclusion, Méandre représente le véritable premier projet filmique que voulait produire Monsieur Turi durant ses premières années d’assistant et chose due, chose faite. On signe ici tout de même un film qui ose produire encore une fois, un univers typique américain, mais dans une version propre à chez nous et que j’encourage fortement. L’inspiration de grands blockbusters américains à encore frappé et malgré que tout est loin d’être irréprochable, dans le sens où la mise en scène manque d’intensité, que l’atmosphère ne soit pas assez anxiogène ou encore une deuxième partie qui ne rattrape pas la première dans son atmosphère qui n’empêche en rien d’apprécié convenablement ce film qui doit être vu au cinéma à tout prix pour profiter grandement de son aspect, mais surtout d’être immergé à cent pour cent dans la route menant à l’utopie d’un monde meilleur.