Quand on a l'occasion d'avoir ouvert la voie à une franchise mêlant action, suspens, thriller et ce petit soupçon de subtilité propre aux films d'espion, on ne peut que tomber de haut devant cette suite aussi inintéressante qu'incohérente.


La grande faiblesse de ce film réside dans le choix des acteurs et une très vilaine direction de ceux ci. Jessica Alba est belle, désirable, une sensualité incroyable,mais n'a pas de profondeur, son personnage est forcé, l'idylle avec Jason Statham parfaitement superficielle. Elle eu pu être une sorte d'Halle Berry, mais son statut de faire valoir n'est qu'un artifice scénaristique pour pousser le héros dans l'affrontement avec le grand antagoniste du film. Mention particulière à l'épisode de la fête thaï sur la plage, l'occasion pour le réalisateur de faire démarrer une romance le tout en 4min ineptes dont on ressort sonné en se disant "mais qu'est ce que c'est que cette chose!". Cette chose arrive quand pour économiser de la pellicule on sacrifie 15-20min de métrage pour emballer une série de poncifs en trois moins de temps. Forcément, la qualité en pâti ! Je ferai court pour Tommy Lee Jones, il est d'une nullité rare. Si rare qu'elle m'a rappelé une prestation sensiblement identique, tant dans le personnage que dans sa direction, celle qu'il a commis dans Piège en Haute Mer, l'un des grands faits d'armes des premiers succès de Steven Seagal en 1992, ou le bon Tommy jouait le terroriste avec une désinvolture faisant de ce film de baston un régal pour les amateurs de films mauvais et sympathiques. Complètement perché, l'acteur qui n'avait pas encore rencontré le succès qu'on lui connait avec le fugitif (1993), Entre Ciel et Terre (1993) et Men in Black (1997), offrait un festival de cabotinage que l'on retrouve ici dans une forme de continuité: Tommy Lee Jones ne sait pas jouer le bad guy dans un film d'action. C'est un acteur de dramaturgie. Seule actrice à sortir du lot pour offrir une prestation sobre et efficace, la magnétique Michelle Yeoh.


Le reste du film est au diapason de la prestation de Tommy Lee Jones: outrancier. Grossier dans ses effets spéciaux, vulgaire dans la facilité du héros à réussir des assassinats réputés impossibles, insultant un tant soit peu les notions de suspens et de rebondissements scénaristiques, c'est un brouillon, un ersatz du premier Mechanic, aussi maltraité que le furent certaines suites du Transporteur, autre franchise chère à Jason Statham.


En résumé, Jason, la prochaine fois, fais mettre le paquet sur l'écriture et la réalisation, ou abstiens toi !


3/10

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le 18 oct. 2016

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