Scénario.
Alors, chef-d’œuvre ou plantade ? Allez savoir, mais le film se situe pile au milieu.
L’histoire est un mélange de jeux de pouvoirs, de guerre d’ego, de science-fiction, le tout sous fond de fresque de l’humanité et de luttes des classes. Rien que ça.
Je sens que Megalopolis essaie vraiment de dire quelque chose, mais tel un enfant qui tente de communiquer avec un truc dans la bouche, ça reste assez incompréhensible.
Film trop ambitieux et élitiste ? Ou juste un scénario qui manque de liant ?
Le sentiment général devant ces longues deux heures et vingt minutes est un mélange d’émerveillement devant ce qu’on voit, et d’incompréhension sur ce qu’on est censé ressentir.
Photographie.
L’œuvre nous plonge dans un New York futuriste alternatif rebaptisé New Rome.
On retrouve dans l’image ces inspirations antiques sépia mêlées au moderne de la ville sombre et froid. Et c’est très réussi.
La lumière est particulièrement bien gérée et assez présente dans le film, apportant un côté divin et surnaturel.
Réalisation.
À la frontière du fantastique, la réalisation vient troubler notre perception de la réalité (comme si le scénario ne nous troublait pas déjà assez).
Efficace quand il le faut, elle sait aussi être créative, notamment dans quelques scènes surréalistes.
Papy Coppola a de l’expérience, et il a encore quelques tours dans son sac pour nous étonner.
Musique & Son.
La musique apporte de la grandeur à l’œuvre, indéniablement. Elle est un des gros atouts du film, sans être excellente, qui aide à créer une ambiance unique.
Les thèmes piochent dans des influences antiques, jazz et plus modernes pour créer une BO atypique et qui se marie très bien à l’univers.
Acting.
Nathalie Emmanuel est envoûtante dans le rôle de Julia, c’est un plaisir de la retrouver sur grand écran.
Adam Driver, fidèle à lui-même, offre un personnage torturé et complexe.
Shia Labeouf est méconnaissable, dans un rôle dérangé et détestable qu’on apprécie bien.
On sent que tout le casting se donne à 100%, mais on se demande au fond si eux aussi sont perdus dans l’histoire, ou s'ils ont vraiment compris ce qu’ils font.
Cœur.
Pièce maîtresse qui clôture une des plus grandes carrières du cinéma, ou egotrip élitiste par un vieux monsieur fatigué ? Mon cœur balance.
Je sens que ce nouveau (dernier ?) film de Francis Ford Coppola avait dans sa manche tout pour devenir un chef-d’œuvre, mais la sauce ne prend pas. Pardon Francis.
En conclusion, c’est une véritable expérience de cinéma, que je ne regrette pas d’avoir vu sur grand écran. Megalopolis expérimente beaucoup de choses, et même si ça ne prend pas, il y a quand même du bon à en tirer.
-> Plus de critiques ici