Ceci n'est pas l'objet expérimental incompris, rejeté par la critique et le public pour ce motif, qu'il ambitionne d'être. Et ce n'est pas le montage (qui se veut) alambiqué, ou les couleurs et les formes dissipées voire les triptyques qui démentiront la nature de cette originalité de surface. C'est la signature, la marque de fabrique d'un produit, celui de la doxa. Ceci explique l'absence de relief de ce que l'on voit à l'écran, ce filtre reconnaissable entre tous par sa capacité à lisser toutes les prises de risques d’une oeuvre, à la dénaturer.
Si tout n’est pas à jeter dans ce long-métrage, tout sonne faux. L’Histoire prise que pour son lot de référents au même titre que la philosophie de comptoir qui dictent les personnages, leurs rapports et leurs enjeux (sociaux, politiques,…) ne dérogent pas à cette règle, celle de l’esthétique du faux. Parce qu’une proposition artistique intègre ne peut l’être que de manière radicale, elle ne fait jamais dans la demi-mesure, contrairement à la séquence convenue et mièvre qui met fin à ce Mégalopolis. Si conjuration il devait y avoir, conjuration il y a eu, mais c’est moins celle de Catilina que celle de l’esbroufe.