Il faut reconnaître à Coppola le mérite d'avoir réussi à mener à bien ce projet. Malheureusement, cette production de longue date se révèle être un vaste échec. Outre sa démesure esthétique, ce film est en grande partie une bouillie numérique ne parvenant jamais à échapper à la laideur de son rendu visuel en lui donnant un aspect cheap. Mais le problème ne s’arrête pas là, comment l’écriture et la mise en scène peuvent être si faibles et peu inspirées ?
Passé la première heure, on peut se demander si le film est à prendre au premier ou au second degré tant il est peu crédible. Quelque soit la réponse, il est déjà trop tard pour pleinement s’y investir et se sentir immergé dans cet univers post empire romain où le ridicule guette à chaque plan. Chaque personnage est un cliché ambulant, chaque action est prévisible au possible, le tour de l’artiste fou proposant sa propre vision du monde au peuple, trouvant néanmoins la rédemption une fois l’amour trouvé avec la fille de son principal rival. Envoyer des références à tout va ne rendra pas ton film plus intelligent.
Mais serait-ce voulu de la part de Coppola ? Est-ce un coup de génie provocateur du système Hollywoodien, de ses mythes et dérives ? Après tout le type sait ce qu’il fait, en témoignent ses nombreux chef d’oeuvres. Mais le film tend le bâton pour se faire frapper. Pourtant si cette intention est bien présente, elle demeure largement inaboutie et Coppola ferait mieux de s’inspirer de Dumont avec l’Empire sorti plus tôt cette année, maniant bien mieux ce contraste entre le grotesque et le sublime.