Megan is Missing est un film bien plus profond qu'il n'y paraît. Trop rarement analysé correctement (je n'ai encore lu aucune critique qui a réellement saisi l'essence du film), parlons peu parlons bien.
Tout d'abord, Megan n'est pas une "petite salope énervante" comme je l'ai si souvent lu (atterrée), et le fait qu'elle soit qualifiée en tant que telle est inquiétant pour ne pas dire terrifiant. Non. Megan est une gamine de treize ans qui s'est fait violer à l'âge de neuf et dix ans par des hommes qui l'ont brutalisée, qui ont abusé d'elle, et qui ont forgé sa vision de la sexualité comme un acte rimant avec souffrance et humiliation, où la notion de plaisir est absente.
Il est normal qu'elle agisse de la manière dont elle le fait car c'est ainsi qu'elle a toujours vécu son rapport aux hommes. Être abusée et "objectifiée", représente la norme pour elle.
Au delà de la violence qu'induit le genre, la véritable horreur du film est le message qu'il transmet au spectateur des dangers et violences que subissent cette jeunesse abusée et perdue.
Car le film est surtout une critique de l'hypersexualisation des enfants dans la culture contemporaine.
Ces jeunes filles sont des victimes, des vraies, pas seulement de l'homme qui les enlève et les torture, mais des hommes et des femmes qui les entourent et qui, au lieu de les protéger, les brutalisent. C'est la mère et le beau-père de Megan, son moniteur de scouts, ses camarades de classe et ses dealers.
Tous ces enfants subissent ces violences répétées par cette culture où cette dite-violence est banalisée.
Le film est choquant certes,et le dispositif de found footage rend le tout d'une crédibilité insoutenable.
La violence de certaines images, et des vingt dernières minutes qui sont les derniers coups assénés, achevant de terrifier le spectateur déjà mortifié par cette violence insidieuse de la culture du viol qui prend véritablement corps dans le film.