l'art difficile de la crépusculade
L'histoire? Y'en n'a pas. À peine un vague argument: l'apprivoisement d'une femme que l'on devine urbaine et plutôt directe aux habitudes simples et lentes d'un tribu de trois solitaires ultra-placides, le tout traité sur le monde absurdo-loufoque —douxfoque, même : le bien, c'est de prendre le temps. Cal-me-ment. Voilà donc cette femme qui finit par accepter de déjeuner avec les trois gentils hurluberlus, qui se rend aux vertus des coupes de copeaux de glace, qui consent à se mettre à l'art de la crépusculade (ne comptez sur personne dans le film pour vous expliquer exactement ce que c'est), et qui, summum sur le gâteau, se met à la gymnastique du matin, laquelle consiste en substance à imiter la grue. Ou le héron, c'est pas clair (mais ils font tous très bien les deux).
Une historiette bien agréable sur l'art de prendre le temps bourrée de lenteurs, de mignons clins d'œil et de scènes qui vous arrachent des ullulements (de grue) tant les confrontations de valeurs sont absurdes.