Pouvoir d'attraction très fort, fascination de la découverte, incompréhension face à des séquences indéchiffrables, "Mekong Stories" ne laisse personne insensible. Que ce soit le couple de spectateur qui quitte après les trente premières minutes (les plus abscondes), ceux qui, prostrés sur le générique de fin ne semblent pas vouloir décoller de leur siège ou d'autres très, trop pressés de partir. "Mekong stories" n'est pas un film consensuel.
J’avoue partager ce même ressenti qu’eux tous. Même si même je me suis laissé porté par ce récit telle une jonque, gréements affalés, sur un fleuve un peu trop tranquille, au final, l'émotion n'était pas au rendez-vous, ayant laissée place à l'empathie. "Mekong stories" est un film dur.
L'action située au début des années 90, évolue au sein d'un petit groupe d'amis par le prisme de Vu, jeune homme un peu différent des autres. Le pays en pleine mutation s’ouvre sur une ère économique, sociale et culturelle nouvelle. A chacun de s’adapter… Vu, secrètement amoureux de Thang deviendra une sorte de symbole de cette transition. Si la parabole est belle, et on y découvre l’ultime subtilité à la fin, trop de scènes accessoires (voire carrément superflues ?) altèrent le propos.
La lumière est par contre splendide (proche d’un Darius Khondji dans « My blueberry nights » dans les scènes urbaines, ou d’un Diego Garcia dans « Cemetery of splendour » pour celles de nature) et les deux jeunes acteurs, Le Cong Hoang et Truong The Vinh, mémorables. Cela ne suffit pourtant pas à tenir éveiller mon attention de bout en bout, je suis un peu passé à travers.