J'aime beaucoup Kirsten Dunst, notamment grâce à son rôle dans Virgin Suicides de Sofia Coppola, et elle était la raison pour laquelle je me lançais dans Melancholia, de Lars von Trier, sans savoir de quoi il retournait : le film m'a retourné. Melancholia est un rêve de deux heures, à la tristesse douce amère, distillant une superbe métaphore de la dépression, dans un mélange cinglé entre mariage raté et fin du monde imminente. Que ce soit le jeu à fleur de peau de Kirsten Dunst et Charlotte Gainsbourg, sublimes et tragiques à mesure qu'elles sombrent dans une certaine mélancolie, la lenteur pesante d'une action oppressant de plus en plus ses personnages et son spectateur, à tel point qu'on a plus qu'une attente, c'est que le film finisse, tout en espérant qu'il ne prenne jamais fin. Ce paradoxe donne un aspect unique, amplifié par la photo magnifique et la caméra à l'épaule donnant presque un air de found footage à l'ensemble, par instants. Melancholia, c'est beau, c'est tragique, et j'aime Kirsten Dunst.