Un nouveau film de Lars Von Trier n'est jamais anodin. Nous sommes toujours curieux de voir ce que ce réalisateur sulfureux, habitué des polémiques va nous livrer.
Melancholia raconte un drame familial sur fond de fin du monde. La scène d'introduction est superbe, tout en images sorties d'un tableau de Bosche, Dali ou Magritte (on hésite) et filmée en extrême ralenti, ce qui donne une sensation d'enlisement, d'impuissance, comme un cauchemar duquel l'on arrive pas à se dépêtrer. Le reste du film est beaucoup plus conventionnel. Il se joue en 2 parties, chacune racontant un morceau de vie de deux sœurs, Kirsten Dunst (prix d’interprétation à Cannes très mérité) et Charlotte Gainsbourg, alors que l'apocalypse approche. On retrouve alors la caméra volatile et parfois agaçante de Lars Von Trier, instable, zoomant dézoomant sans raisons, cherchant les personnages, souvent en retard sur l'action. Le procédé donne le sentiment que tout cela est filmé en direct et que le cadreur ne sait pas anticiper l'action car rien n'est écrit à l'avance. On peut légitimement s'interroger sur l’intérêt de cette manière de filmer. Une réponse qui peut être apportée est que cela donne encore plus d'ampleur et de relief aux scènes ou la camera est stable (la scène d'intro et la scène de fin).
Le film est construit comme un puzzle. La signification des allégories de la scène d'introduction nous est révélée tout au long du film. Jusqu’à la scène finale qui est d'une puissance à couper le souffle et nous fait oublier que l'on s'est tout de même un peu ennuyé durant 2h.