Nouvelle incursion de Vincente Minnelli dans le fantastique. Après les somptueux « Limehouse Blues » (dans Ziegfeld Folise, 1945) et "Brigadoon" (1954), « Melinda » (On a CLear Day You Can See Forever) bien qu’adapté par Alan Jay Lerner de sa pièce musicale, semble manquer à la fois de souffle et de folie. En un mot : de créativité. Réalisateur vieillisant dont la flamme semble rétrécie, il garde un sens certain du mouvement de caméra, de la construction des scènes et de la direction d’acteur. Yves Montand et Barbra Streisand sont épatants et leur qualité lyrique est incontestable. Malheureusement un morceau sur deux n’est pas au niveau, si bien que cet étrange film dont les personnages centraux ne pourront fusionner par absence de rencontre véritable, débouche sur une fin vaporeuse laissant peu de trace, ni dans le rêve, ni dans la réalité. Techniquement bien fait mais aussi décevant que futile et, malgré le sujet, bien éloigné des préocupations du cinéaste. Paramount, pas plus que la Fox avec « Goodbye Charlie », n’a bénéficié du génie du maître.