Un joli cercle presque parfait que ce film. J'aime bien les films un peu métas, et celui-ci est à fond dans le "je filme ce que je suis, alors je suis ce que tu vois, ok ? Si t'es pas content, va être ailleurs ce que filment d'autres que tu ne vois pas".
De plus, je ne connaissais rien de la guerre de l'eau en Bolivie, maintenant un petit peu plus. Appréciable. Quand on est une quiche comme moi en politique and co, les films un peu "sociaux" ne sont pas gagnés au premier abord. Maisici, je suis captivée.
J'avais peur d'un Gaël Garcia Bernal mary-sue au possible : non, ça va, le côté "mon film, mon bébé" écrase un peu tout ça. Au profit d'un autre personnage qui se découvre un grand coeur un peu d'un coup, tout de même, mais ça peut passer. La fin, sorte de "sas" un peu longuet, n'est pas forcément à la hauteur du reste mais a le mérite d'assurer notre retour à la réalité. Même si on ne la quitte vraiment jamais.
Même ces bribes d'un vrai-faux film sur Christophe Colomb : magnifiques, peinturlurées, dans un superbe décorum... Mais toujours reliées à la "vérité" du scénario.
Alors bon, oui, parfois, on y va avec les gros sabots : un peu moins de femmes en pleurs eut été plus honnête... Mais ça me parle, tout ça. Ca me parle parce que ça assume le double choix et l'absence de choix en même temps. Ca me parle parce que le film en lui-même peut-être une réponse à plusieurs questions que l'on se pose à la fin. C'est un résultat, une épreuve, une vision.
J'aime ces acteurs, j'aime bien les personnages, j'aime bien leurs raisons. Alors oui, des shémas parfois "classiques", mais j'adhère.
Par contre je ne sais toujours pas parler un mot d'espagnol.