Pour tout avouer, je n'avais entendu parler de Vera Brittain que de loin, qu'à travers quelques informations sur lesquelles j'étais tombé par hasard sur Internet. Donc si j'ai regardé ce film, c'est uniquement pour deux raisons. La première, c'est tout simplement Alicia Vikander. La seconde, c'est que pour moi c'était une bonne occasion de voir Kit Harington hors de l'univers de Game of Thrones.
Pour la première raison, il est impossible d'être déçu. Alicia Vikander domine totalement l'ensemble et pas seulement parce qu'elle est de tous les plans (ou presque !), mais aussi parce qu'elle est belle, talentueuse et charismatique.
Pour Kit Harington, j'ai lu à droite, à gauche, que pour mal de gens son personnage apparaît trop peu pour s'imposer. Je ne suis pas d'accord. Déjà, dans le peu de scènes où il apparaît l'acteur sait s'imposer à travers une interprétation sobre. Et s'il apparaît peu, je trouve ici que c'est une qualité car ça montre bien que dans l'époque pendant laquelle se déroule l'action du film, la Première Guerre Mondiale évidemment, la vie a rarement paru aussi brève et donc aussi précieuse. Je trouve donc que le peu d'apparitions d'Harington et aussi des autres jeunes acteurs masculins renforce ce sentiment.
Si j'ai des reproches à faire, ce serait autre part, et plus particulièrement dans la mise en scène. Si on excepte la plongée dans le passé (au sens propre comme au sens figuré !) à la fin de la scène d'introduction avec un effet de transition original, et un joli clin d’œil à un fameux plan à la grue d'Autant en emporte le vent, la réalisation croule sous un académisme qui finit par rendre le tout incroyablement lisse. Par exemple, vous croyez que les scènes où la protagoniste est infirmière de guerre seront insoutenables, nada. C'est le genre, trop fréquent aujourd'hui, de film où on pourrait pique-niquer tranquille dans un hôpital de soldats blessés sans risquer d'être infecté, de se salir, ou d'être bousculé par une quelconque confusion. Image propre, murs propres, sol propre, malades propres, infirmières propres, non, vous ne verrez presque pas de sang ni de boue ; et le peu que l'on voit c'est d'une manière à ne pas être choqué.
Or, être choqué, c'est le meilleur moyen d'être pris aux tripes. Et avec une histoire d'amour se déroulant dans un contexte de guerre, je veux être pris aux tripes. Et il y avait de la matière avec la vie de cette femme forte qu'était Vera Brittain pour ça.
Une excellente actrice principale et quelques bons acteurs ne suffisent pas à faire le job. Mémoires de jeunesse est clairement une déception, surtout par rapport à son potentiel.