Il n'y a pas si longtemps, de Clint je ne connaissais que Gran Torino, ses yeux bleus et son poncho dans Le Bon, La Brute et le Truand. J'ai désormais à mon actif 20 des 36 films qu'il a réalisé. Non pas que j'ai été atteinte de gérontophilie soudaine, en fait, en rencontrant mon copain, c'était un peu inclus dans le package. J'avoue, je ne partais pas conquise d'avance. Plutôt curieuse, de savoir un peu ce qui dans l'œuvre de cet homme pouvait tant parler au mien.


Au fil de sa filmographie déroulée j'ai perdu mes à priori sur le bonhomme. Oui, j'étais à peu près sûre qu'il était belliciste. Oui, je n'avais aucune idée de ce que pouvait être une thématique Eastwoodienne, ni même à vrai dire qu'une telle chose existait. Et pourtant....


Pourtant j'ai fini par les voir, les liens. Des hommes et femmes souvent solitaires bien que très entouré(e)s, des rêves de justice, des personnages qui ont la rage au ventre et qui se batte. Pour un idéal, pour se prouver de quoi ils sont capables, ou ici, pour leurs potes. Mémoires de nos pères est plein de thématiques Eastwoodiennes. Tous ces hommes, réunis sous un drapeau, qui apprennent à se connaître, se reconnaître, se soutenir et s'aimer, sont traversés par des doutes, des ambitions, des peurs... Belliciste, ce film? Pas vraiment, non. On nous montre les trucages derrière l'effort de guerre, les impostures, ressenties et effectives, les abandons.... Ce n'est pas un film dont on ressort en se disant qu'on vient de voir l'apologie de la guerre, ni une ode à la patrie américaine. D'ailleurs Eastwood filmera par la suite l'excellent Lettre à Iwo Jima, nous montrant le pendant japonais de cette même bataille, et qui, plus sombre, se déroulant quasiment en huis clos, jouant beaucoup sur le clair-obscur, me parait d'une qualité supérieure à celui ci.


Pourquoi alors Est-ce que c'est de ce film là que je parle aujourd'hui? Tout simplement parce que dans ce film se trouve les raisons qui ont fait que j'ai continué d'explorer la filmographie d'Eastwood. Parce que j'aime les histoires de potes, parce que l'Indien honnête à s'en rendre malade me touche, que les hommes sont justement tous, humains. La caricature n'existe pas dans ce film (et à une exception prêt, j'allais dire qu'elle n'existe pas chez Eastwood). Les héros ne sont pas des surhommes (là encore, toujours cette exception...) mais des gens comme vous et moi qui ont des choix à faire. Pas de grosses bottes de cowboy mais plutôt un tableau impressionniste.


Alors, je me plais à me dire que c'est ça qui plaît à mon homme, cette pudeur, cette tendresse, ce sens de l'amitié, cet amour de la justice, mêlés de cynisme et d'une pointe de fatalisme, toujours relevé par l'espoir... Ca me plait assez tout ça.

EIA
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le 9 avr. 2015

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EIA

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