Grace Pudel vient de perdre Pinky, sa grand-mère adoptive qui était aussi sa meilleure amie. C’est l’occasion pour la jeune fille de nous raconter sa triste existence et la séparation douloureuse qu’elle a subie avec son frère jumeau Gilbert.
Les morts se ramassent à la pelle dans l’univers bien cruel d’Adam Elliot. Alcoolisme, extrémisme religieux, masturbation, complexe de Diogène, fétichisme toxique se mélangent sans complexe. De quoi éloigner les enfants et perturber les adultes mal préparés. Mais en cette noirceur étouffante, étincelle de la poésie. Les personnages laids et modelés expriment de la beauté à travers leurs gestes, à l’animation quasi parfaite, ainsi que dans leurs gros yeux le plus souvent mouillés. L’humour éclate aussi la bulle du tragique et permet de fondre un tant soit peu le plomb. Si l’excentrique Pinky, partenaire pongiste de Fidel Castro, a perdu un doigt, c’est en dansant sur un bar, juste en dessous d’un ventilateur…
La morale de ce film grisé encourage la résilience en allant de l’avant. Malgré les peines passées, Grace, hélicultrice amatrice et solitaire, doit oser sortir de sa coquille. Il lui faudra davantage que l’art du Kintsugi pour réparer ses blessures et permettre à ses cicatrices de sourire à nouveau.
(6.5/10)
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