Haha putain Bong Joon-ho est un génie. C'est un putain de génie.
Le mec il jongle avec thriller/polar, comédie, drame et à aucun moment on ne trouve à y redire.
C'est absolument dingue.
Tout y est, l'ambiance des polars années 80/90 avec les volutes de fumée, le flic incontrôlable qui tabasse allègrement ses témoins, et même par télé interposée un générique complètement kitchou qui colle impeccablement à l'ambiance du film.
D'ailleurs tout du long, le fond sonore est aux petits soins, produisant toujours l'effet adéquat, dramatique ou comique indifféremment.
Cette course-poursuite d'anthologie, à pied...
Les passages burlesques, exemplaires de virtuosité et de maîtrise, ne prêtent jamais à rire mais servent de bol d'air entre toutes les scènes plus dures, sérieuses.
L'ensemble s'enchaîne de façon naturelle, presque invraisemblable.
Cette liberté de ton doit vraiment être propre au cinéma et à l'humour coréen, on peine à voir un réalisateur américain ou français y parvenir sans sombrer dans le ridicule.
En fil rouge, l'histoire passionnante de tueur en série nous tient en haleine, avec toutes les qualités des bonnes séries policières sans leurs défauts.
Pas besoin d'effets spéciaux ou de twist de folie, de gadgets dignes du FBI ou de déductions impossibles sur base d'indice minuscule ou de zoom informatique improbable.
La trame de l'enquête est finement menée, réaliste, met en relief les difficultés techniques rencontrées, insuffle des rebondissements bienvenus mais pas en trop grand nombre, et qui restent eux aussi crédibles.
Les images sont belles, les acteurs justes dans tous les registres, c'est du petit lait.
Juste cette fin, dont je ne dirai rien, sinon qu'elle m'a fait un peu hurler de bonne et saine frustration.
C'est ça aussi la vie.
Et Bong Joon-ho est un putain de génie.
Après l'excellent Mother récemment, et ce grandiose Memories of murder, nul doute que je verrai The Host très très rapidement.