Tintin au Congo
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Un film d'espionnage en 2008 (après pas mal d'autres) qui se passe au Moyen Orient en réaction à l'attentat du 11 septembre 2001…
En 2008, donc, Ridley Scott met en scène ce film d'espionnage qui raconte la traque d'un membre d'Al Qaida, toujours actif en termes de terrorisme et qui semble s'être établi en Jordanie.
Le thriller me semble plutôt bien monté pour décrire cette opération d'infiltration du réseau du djihadiste avec un agent sur place (Leonardo di Caprio) et la (toute puissante ?) machine de la CIA en arrière-plan avec le chef des opérations (Russell Crowe) en permanence connecté.
Alors, bien sûr, comme dans tout film d'espionnage qui se respecte, le spectateur s'accroche pour essayer de comprendre ce qu'il se passe. Bien entendu, c'est en vain car les évènements se précipitent, se contredisent. La vérité de l'un n'est pas celle de l'autre. Les personnages sur place jouent des doubles jeux, parfois des triples. Les services secrets américains se télescopent avec les services secrets jordaniens. Et notre Di Caprio qui a besoin de tout le monde se trouve régulièrement en porte-à-faux entre les intérêts pas toujours convergents entre la politique américaine et celle locale jordanienne.
Mais Ridley Scott, en bon metteur en scène, nous délivre quelques clés pour que nous puissions suivre les méandres tortueuses des différents acteurs. Il a aussi l'intelligence de montrer un peu de nuance dans l'appréciation de l'efficacité des différents services secrets en restant prudemment réaliste. Malgré ses moyens techniques imposants, la CIA ne peut pas tout et a besoin des autres. Je dirais même que sans l'échelon local et sa capacité à s'allier, la CIA se trouverait bien régulièrement en pleine foirade. Ce réalisme me parait être un point que je trouve positif du film. Ce n'est pas une élogieuse aventure formidable américaine.
L'autre point intéressant, c'est le décalage entre celui qui ordonne de son fauteuil aux Etats-Unis (ou de son jardin en train de barboter avec ses gosses) et celui sur le terrain qui s'en prend plein la gueule et qui compose voire improvise.
Un point qui m'a bien plu parce que, de mon point de vue et de ma propre expérience, le film montre très bien le mépris ordinaire d'un américain pour tout ce qui n'est pas américain. La réplique du film "vous avez peut-être inventé l'algèbre mais c'est nous qui savons l'utiliser" est malheureusement plausible. Et il n'y a pas que les américains susceptibles d'avoir ce type de comportement à l'étranger. Pour l'avoir vécu, les français, aussi, sont pas mal dans le genre …
Un détail qui rajoute de la crédibilité au film, c'est de faire parler arabe à l'agent sur le terrain. C'est la condition sine qua non pour réussir une infiltration et établir des relations de confiance. Ce genre de détail est trop souvent zappé dans les films d'espionnage. Cependant ici, a contrario, on peut quand même sérieusement douter qu'autant de personnes locales parlent aussi bien l'anglais. Le film aurait gagné à une immersion plus complète en langue arabe.
Côté casting, j'ai déjà évoqué Di Caprio, très bon et Russel Crowe qui fait un peu de gras à Langley (au propre et au figuré) ; je voudrais aussi évoquer Mark Strong , dans le rôle du chef des services jordaniens, tout en style et très racé "le métier du renseignement est un métier de seigneur"
Et puis, et puis, je ne finirai pas mon pensum sans aborder le sourire et le regard de braise (qui m'a presque carbonisé) que nous livre Golshiftey Farahani dans le rôle de l'infirmière qui soigne Di Caprio. C'est dans ce film que je l'ai découverte même si elle joue dans un rôle secondaire, même si cette actrice d'origine iranienne joue dans une romance un peu superflue. Je m'en fous.
Au final, j'ai bien aimé ce film que j'ai vu plusieurs fois à cause de son rythme échevelé, de son réalisme, … On ne voit vraiment pas passer les deux heures du film.
La note c'est 7 plus 1 pour le sourire et le regard de braise …
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le 6 févr. 2024
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