En 1997, la renommée comique de Jim Carrey était déjà faite, une triade de films sortis trois ans plus tôt l’ayant propulsé sur le devant de la scène : le premier d’entre eux, Ace Ventura, était alors réalisé par un nom relativement inconnu, Tom Shadyac... dont la carrière est désormais intimement liée à celle de l’acteur.

Leur seconde collaboration, Liar Liar, n’a certes pas le rayonnement du susnommé ou d’un certain Bruce Almighty, mais s’inscrit en tout et pour tout dans le registre de Jim Carrey... avec tout ce que cela comporte d’avantages comme d’inconvénients. Versants d’une même pièce, les qualités et défauts du jeu de ce dernier sont ainsi à même de nous dérider comme de nous faire grimacer, les mimiques en pagaille et contorsions possédées du dénommé Fletcher Reede jouant tout du long avec le feu.

Le postulat de Liar Liar, simplissime sur le papier, souffre plus globalement d’une mise en application bancale, pour en pas dire incohérente : la faute en ce sens à l’alternance opportuniste entre vérité énoncée tout haut et mensonges tus de grandiloquente façon. Certes, le fait qu’il soit peu regardant quant à la cohésion de son pan fantastique est, d’une certaine manière, nécessaire à son propre rythme et la diversité de ses (nombreux gags), alors pourquoi pas.

La thématique de l’honnêteté et de son importance dans le cadre familial/filial, propice à un sous-texte dont le sérieux contraste grandement avec la tonalité majoritairement humoristique du film, pâtit dans les grandes largeurs des pitreries de son protagoniste, mais sans que cela ne tourne à la catastrophe : un paradoxe ayant trait aux vertus jusqu’au-boutiste, féroces et endiablées de ces mêmes cabrioles débridées, permettant à Liar Liar d’échapper aux piège du mauvais goût, quand bien même celui de la gratuité serait partie-prenante de son identité.

Puis, de l’autre côté, le jeu lumineux de justesse de Maura Tierney est de ces belles surprises, d’autant qu’elle fait écho à l’écriture sensée d’une Audrey Reede indispensable à la réussite du long-métrage. Justin Cooper s’avère également remarquable dans son rôle du fiston oscillant entre joie de vivre enfantine et désabusement recevable, conférant au tout une crédibilité des plus bienvenues ! C’est ainsi que, contre vents et marées, Liar Liar réalise l’exploit de confiner au touchant (toutes proportions gardées) malgré le grand n’importe quoi l’animant.

Une particularité l’autorisant par voie de fait à prétendre à davantage, de ne pas céder unilatéralement aux sirènes de l’abracadabrantesque... et donc de lui assurer notre sympathie, ce qui n’était clairement pas gagné d’avance.

NiERONiMO
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le 1 févr. 2023

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