Merci qui ? bah merci Anouk Grinberg qui incarne à la perfection l'innocence coupable de tout ! une vie seule au monde, larguée sur terre par son mac gardien, voici qu'elle est récupérée par une vie formelle tout aussi bien incarnée par Charlotte Gainsbourg. C'est ce duo qui permet au récit de partir dans tous les sens. Parce que si au début ça va, ça raconte une histoire simple de copines de hasard qui ont récupéré le chariot market des Valseuses et qui se la jouent Amazones, rapidement ça va partir dans une, et des, dimensions hors de toutes raisons formelles.
L'amitié partagée entre celle qui n'en peut plus d'avoir une famille si merdique et celle qui pense qu'elle à une vie merdique parce qu'elle n'à pas de famille. Dès lors nous basculons dans un cinéma abstrait ! dans l'expressionnisme abstrait concret (?), l'expressionnisme poétique à la con ! (ceci pour rester dans le ton grivois de Blier; quand il s'applique à conserver une pudeur et une distanciation d'avec des prétentieux).
Voici la fille formelle qui trouve un père de remplacement! sauf qu'il veut la baiser ! alors merde! puis la voici, alors qu'elle n'est pas encore née, qui explique à son père comment toucher le cul de sa mère afin de pouvoir l'engrosser !
Voici la fille perdue qui baise sur toutes les ""Bip qu'elle croise leur filant une maladie incurable qui ressemble à l'amour fou! un amour fou purulent sur la "Bip"! maladie qu'un médecin véreux prétend soigner! tout en la propageant en maquant l'innocence.
Plus rien de classique dans la narration, on pourrait croire un film à sketch !? mais juste un temps! parce que c'est pire que ça! c'est un film à scènes! ça semble du "grand nawak" qui s'enchaîne et pourtant ça fonctionne parfaitement! on ne perd pas le fil de ce hurlement visuel qui touche à tout ce que l'humain est capable de produire durant le temps qui lui est imparti! jusqu'aux corps niés, uniformisés, normalisés, militarisés persécutant les corps nus embarqués, entassés, dans les trains vers la mort!
Voyez ce film parce qu'il n'à pas d'équivalent! c'est une météorite atterrie arrivant des lointains insoupçonnés! il est des solitaires du monde du cinéma!
Je me permet ce résumé parabolique: Recevoir la vie c'est comme se voir offrir une caniche abricot ! toute mignonne! toute frisée douce qui sent bon quelle sort du toilettage! c'est plein d'amusement et d'amour, avec un ruban de soie dans ses boucles! mais attention! n'oubliez que c'est aussi la défendre, la nourrir, supporter ses aboiements à la con et gérer les merdes! ça fait partie intégrale du cadeau. Puis plus tard elle pue de la gueule! puis un jour, elle est morte; enfin.
Bref ! La vie c'est magnifique ! sauf quand c'est de la merde ! et inversement.