Certains critiqueront sans doute la méthode, le fait que François Ruffin dirige tout et que la famille Klur soit un véritable instrument du documentaire. Néanmoins, mis en parallèle avec les scandales politiques et financiers de fin 2016, début 2017, le plan mis en place par l'équipe de tournage et la famille Klur a plus l'allure d'une entourloupe de gamins insolents que d'une manipulation scandaleuse. C'est à mon sens ce qui rend ce film aussi intéressant que jouissif. D'une part c'est, comme François Ruffin le présente lui-même dans le film, une histoire à la Robin des Bois, on vole aux riches pour donner aux pauvres. C'est vrai, c'est sincère, c'est fait avec simplicité et dans les règles et on est heureux de voir que ça se fini bien.
D'autre part, et c'est le côté le plus intéressant selon moi, on a le caractère assez hallucinant de la négociation qui va faire office de fil rouge tout au long du film. Un couple de personnes sans ressources et bientôt sans domicile arrivent en quelques coups de téléphone et quelques enveloppes à faire pression sur le responsable de la sécurité de LVMH et à le faire négocier avec eux, dans leur salle à manger. Cette petite histoire surréaliste m'a fait réaliser à quel point nous avions, nous simples citoyens, encore un peu de pouvoir entre les mains. À quel point les grands groupes et grosses entreprises sont terrorisés des journalistes et de la mauvaise publicité. Alors ce n'est pas neuf, on sait à quel point les grandes entreprises et les grands groupes craignent les mauvais coups de com, ça s'est déjà vu bien des fois sur les réseaux sociaux, pourtant je pense qu'on oublie souvent ce qui est pourtant la devise de mon petit pays: l'union fait la force. Se rassembler, se parler, décider d'agir ensemble, pacifiquement et dans les règles peut donner lieu à ce qu'on qualifierait d'impossible si on essayait pas.
Au final, c'est un film hyper actuel (selon moi, après c'est peut-être parce que je ne suis sur le marché du travail que depuis 3 ans) et qui donne de l'espoir face à l'horizon sombre qui se dresse devant nous, peuplé de dirigeants populistes et d'un système économique toujours plus fort malgré son évidente obsolescence (bim, envolée lyrique d'altermondialo-gauchiste).
Ah ouais et la fin m'a trop fait marrer.