Les Hauts-de-France qui furent autrefois un endroit prospère s'est vu dévasté par quelques "requins" de la finance. Parmi ceux-ci Bernard Arnaud, ¨PDG du Groupe LVMH", a sévi dans la petite ville de Poix-du-Nord à quelques encablures de Valenciennes. Autrefois le couple Klur travaillait dans le groupe de textile "Boussac-Saint-Frères" qui alimentait la marque de vêtements de luxe "Kenzo". Le temps a passé, la manufacture est maintenant fermée pour cause de délocalisation en Pologne. Le grand patron et son conseil d'administration ont fait le constat que la main d'œuvre française devenait trop onéreuse pour ce lot de prédateurs.
Sans le moindre sou le couple Klur va devoir quitter sa maison comme l'ont déjà fait beaucoup d'ouvriers poussés à la misère. François Ruffin qui est à la tête d'un journal (Fakir), très combatif sur ce problème récurant, va tenter de sauver des eaux cette famille avec l'aide notamment d'un ancien employé licencié de la "Samaritaine"et d'une déléguée de la CGT. Le combat s'annonce âpre...
Ce documentaire est très instructif sur les "méthodes de voyou" employées par Bernard Armault afin d'arrondir son pactole et celui de ses sbires bienveillants et sans le moindre scrupule eux aussi. Vous allez découvrir jusqu'où son mépris peut aller vis à vis de ce personnel qui s'est dévoué toute sa vie avec talent en échange d'un très modeste salaire se retrouvant pour la plupart dans la misère. Ils regardent avec effroi et nostalgie leurs anciens ateliers autrefois si animés et prospères mais aujourd'hui vides et délabrés. Ces quelques messieurs, dont Bernard Arnault, décoré de la "légion d'honneur" et de plus "réfugié" en Belgique nous ont été présentés alors comme de grands serviteurs de l'État. Il a fière allure lors des assemblées générales ce grand patron "moderne" qui divise les personnes en catégories: les riches dans la salle somptueuse avec buffet et tenues de gala et... les autres entassés dans une salle annexe entourés d'un cordon de police. Toutes vérités ne sont pas bonnes à dire et à entendre. Et puis il y a les méthodes insidieuses pour diviser le peu d'anciens ouvriers habitant la commune. On sait caresser les uns dans le sens du poil pour montrer que l'on n'est pas si méchant que cela par un "cadeau" qui ne coûte pas un sou mais qui doit rester secret. Cet "élan du cœur" est tellement sincère de la part d'un patron multii milliardaire, déserteur et responsable de la détresse de tant de gens...
Bien sûr si vous jetez un œil sur mes critiques, vous devez connaître mon avis sur ce genre de triste individu dont les scrupules sont bien loin de leurs soucis. Bernard Arnault pratique la ségrégation à sa manière: celle de l'opulence et des réceptions mondaines et celle de la misère, de la résignation ou de la colère pour ceux qui en ont encore la force.
Tout cela est fort bien monté dans ce documentaire et je dois dire que de ce côté la mission du réalisateur est remplie avec justesse et j'applaudis bien fort des deux mains.
Là où d'après moi je perçois un bémol qui me gène énormément, c'est lorsque le "Chevalier Blanc", François Ruffin, intervient et monte un savant stratagème pour témoigner de la cupidité de "l'envoyé spécial" de Bernard Arnault afin de sauver la famille Klur.
Pourquoi cette famille en particulier? Il y a des milliers de personnes dans cette région et ailleurs qui sont en état de détresse et qui n'ont pas la chance d'avoir sous la main un "sauveur" pugnace et astucieux pour leur venir en aide et cela m'a quelque peu choqué.
Ce film est tout de même utile pour cerner ce personnage richissime, déconnecté de la société, qui ne fait pas honneur à ceux qui par leur travail lui ont tout donné durant de longues années ni à la France malgré sa belle médaille à la boutonnière.
Note: 7/10