Mise en ambiance
En 2001, MC Solaar lançait le plus engagé de ses cris enragés: RMI. Punchlines sur allitérations, le rappeur rentrait dans le lard de l'absurde réalité qui nous entoure, qui touche les plus démunis que l'on jette comme des malpropres: "Mais vous parliez de millions... -De Saint-Emilion ! Mais comme nous sommes des milliers, combien seront humiliés ?"
2016 - Le RMI est mort, et Solaar pleure encore. Dans les bas-fonds, on rêve maintenant des fonds de la NSA, mais au fond on sait que les familles sont souvent proches du RSA. A l'inverse de Bernard le rat, les Klur ne roulent pas sur l'or, ni le bitume d'ailleurs : Jérémy, le fiston, a plié la Klurmobile et voilà qu'une dette leur tombe sur la tête. Sans RMI pour Jérémy, mais avec un maigre RSA pour Papa en fin de droit, la détresse devient palpable.
Bernard, son truc c'est l'art, celui du dollar. Mais comme dit Rico "Il n'y a pas que des gens bons à la tête de l'Art". Alors, l'humain, très peu pour lui. Les Picards, il s'en carre. En plus, on ne comprend même pas quand ils parlent. A Poix-du-Nord, l'industrie ne pèse plus. Le pèze, lui, se trie désormais à Paris. Et voilà le clan Klur sacqué par les clowns de Kenzo. Licenciés, congédiés, virés, appelons-ça comme on veut, "parce que c'est la faute au biz, aux bifetons".
Solaar, ne pleure plus !
Tu disais toi-même que que ce n'est "rien qu'du bluff", qu'il faut se la jouer "Rough and tough". Et bien, Ruffin l'a jouée tough, bluff sur bluff. Les minorités agissantes ont fait vacillé l'empire LVMH 1h30 durant. C'était beau, je te jure que c'était beau. Ils m'ont pris aux tripes ces Fakir, ils ont joué avec, ils m'ont bluffé, ils m'ont arraché un sourire, puis des éclats de rire. J'ai pris mon pied à voir Bernard Arnault prendre ses jambes à son cou. Sans doute une question de souplesse. "Merci Patron" est un véritable pied-de-nez à l'oligarchie des puissants. Les petits n'auront pas toujours la justice qu'ils méritent, hélas, mais l'oeuvre des Fakir restera comme un tour de force inédit des plus réjouissants et empli d'espoir.
Merci Fakir !
Alors, gardons le sourire