Montfermeil, le retour ? Après Les Misérables, où elle était d'ailleurs excellente, Jeanne Balibar aurait mieux fait de s'abstenir pour sa première réalisation en solo. Quelles étaient ses intentions ? Donner des couleurs à la banlieue ? Faire l'éloge de la diversité et du métissage ? Montrer les élus locaux comme des irresponsables ? Remettre au goût du jour les vertus de l'utopie ? Un peu tout cela, allié à une vague histoire de comédie de remariage qui évoque, de très, très loin, The Shop around the Corner. Née en 1968, Balibar n'est pas Lubitsch, on s'en doutait un peu, ni une révolutionnaire, mais qu'elle soit une cinéaste n'apparait pas de façon franche à la vision de Merveilles à Montfermeil dont le chaos scénaristique est impossible à défendre même si c'est louable de (tenter de) jouer la carte de l'absurde, du loufoque et du poétique. Dès son démarrage, le film a l'air d'un OVNI et, en l'occurrence, ce n'est pas un compliment. C'est bien joli d'instaurer la journée du kilt et du kimono ou de fêter la brioche mais à quoi bon, à part se ridiculiser et accabler de malheureux comédiens en roue libre (mention spéciale à Emmanuelle Béart et à Mathieu Amalric, sans même parler de Jeanne Balibar, elle-même). Merveilles à Montfermeil a mis la barre très haut pour le titre, pas très convoité, de pire film français de l'année.