Le quotidien de cinq quinquagénaires amis de longue date dans l'Italie des années '70, qui s'adonnent à des virées espiègles afin d'échapper à la grisaille de l'existence et tenter de s'affranchir du temps qui passe.
Réalisé en 1975 sur un scénario du grand metteur en scène Pietro Germi (décédé peu avant sa mise en chantier), interprété par une belle brochette d'acteurs français et italiens (très fameux en 1975 pour certains d'entre eux), "Mes chers amis" est une démonstration à la fois de la vitalité du cinéma "populaire" italien avant la dégringolade fatale des années '80, et du dynamisme fécond de ces co-productions européennes qui florissaient alors (il n'était pas rare de croiser Patrick Dewaere, Depardieu, Piccoli, Jean Rochefort ou Philippe Noiret dans des co-productions italo-françaises).
Outre la pantalonnade délicieusement servie par ses interprètes principaux où les seconds rôles ne sont pas en reste, le film parvient à trouver l'équilibre parfait entre comédie vacharde (les travers de l'homme italien y sont raillés avec brio) et une amertume sous-jacente, presque une oeuvre crépusculaire. Telle était la marque de fabrique des plus belles réussites de la comédie italienne d'une époque, subtil alliage où écriture, interprétation et mise en scène se partageaient l'excellence.
Léger et réfléchi, tristement joyeux, férocement amer, dramatiquement irrévérencieux, "Mes chers amis" se pose encore aujourd'hui comme un incontournable d'un cinéma qui parvenait à concilier critique sociale mordante et considérations mercantiles (le film fut un tel succès qu'il connût deux suites à la qualité dégressive).
A voir pour : le prologue qui, du narrateur, amène un à un et de façon très fluide tous les personnages et leurs caractéristiques ; l'incontournable séquences des gifles à la gare ; le séjour des 4 larrons à la clinique où ils intégreront le cinquième camarade.