Les grandes vacances et la canicule sécrètent leurs afflux de touristes. Le jeune Nour (14 ans) tente d'en profiter, mais doit aussi effectuer des travaux d'intérêt général. Il vit avec ses trois grands frères dans une cité de Sète en bord de mer. Raconter l'histoire du point de vue d'un pré-adolescent est original. Encore enfant, Nour n'est pas entré dans l'adolescence.
Son grand frère Mo exerce ses talents de dragueurs professionnel auprès de vacanciers étrangers. Nour ne s'intéresse pas au sexe mais à la voix de Pavarotti. Il écoute inlassablement un de ses airs d'opéra sur internet. Ainsi échappe-t-il un moment aux magouilles familiales et aux petits trafics pour survivre. L'aîné Abel dirige la famille avec fermeté et peine à canaliser Eddy, tête brûlée victime de ses instincts.
Alors qu'il peint un couloir de son collège, Nour découvre un cours d'été de chant. La professeure lui propose d'y participer. Il tente d'y assister malgré de nombreux obstacles. Les quatre frères doivent s'occuper de leur mère et ses aînés veulent qu'il abandonne la musique. Mieux vaut trouver un job d'été ou dépouiller les plagistes ! Très vite la police s'en mêle...
Les acteurs sont convaincants et leurs péripéties sonnent juste. Les leçons de Sarah fascinent Nour, assoiffé de découvertes. Les airs lyriques (comme "La Traviata") et les émotions qui saisissent les personnages participent à la magie du film. Quitter une réalité familiale et sociale étouffante pour la poésie de la grande musique ? Même pour quelques minutes, cela est miraculeux.
Nour ne signifie-t-il pas lumière ? Cette fleur de bitume a besoin de lumière et de chaleur, s'épanouit au soleil du chant lyrique. Même son frère Abel s'interroge, regarde ce drôle de Tournesol avec davantage de compréhension. La vie de Nour va-t-elle prendre une nouvelle direction ?